Bertrand Delanoë convoqué par deux juges d'instruction

Le maire de Paris sera entendu le 2 décembre. Il devrait être mis en examen pour « favoritisme » dans l'affaire du stade Jean-Bouin.

Bertrand Delanoë convoqué par deux juges d'instruction

    Bertrand DELANOÃ?, le maire de Paris, est convoqué par les juges du pôle financier en vue d'une mise en examen dans le cadre de l'affaire du stade Jean-Bouin. Dans cette « convocation pour première comparution », les magistrats instructeurs Brigitte Brun et Sophie Clément indiquent qu'ils envisagent sa « mise en examen (â?¦) dans une information ouverte pour favoritisme ». Rendez-vous est pris pour le 2 décembre. Selon nos informations, d'autres convocations, pour recel de favoritisme cette fois, seraient également parties. Elles visent notamment Jacques Lelièvre, le président de l'Association Paris Jean-Bouin CASG (3 000 membres) , mais aussi son partenaire depuis 2003, le groupe Lagardère. Seul Max Guazzini, le patron du Stade Français de rugby (qui joue dans le stade Jean-Bouin), serait convoqué comme « témoin assisté » dans cette affaire.

    Une gestion contestée

    L'histoire remonte à 2004. La Ville de Paris doit renouveler, pour vingt ans, la concession de l'enceinte sportive Jean-Bouin. Alors que l'association Paris Jean-Bouin, gestionnaire du site depuis 1927, est contestée pour sa gestion financière, la conclusion d'un partenariat avec le groupe Lagardère lui permet malgré tout de remporter le contrat. S'estimant écarté d'un marché alléchant (le chiffre d'affaires de l'association est alors de 3 Mâ?¬ par an), le gérant de la SARL Paris Tennis, Hervé Picard, porte plainte pour « favoritisme et prise illégale d'intérêts ».

    Sur la base de cette plainte et à la suite des investigations de la police judiciaire (voir ci-dessous), les juges d'instruction ont donc choisi de poursuivre Bertrand Delanoë pour les conditions de passation de ce marché.

    Contacté hier, Jacques Lelièvre nous a confirmé être « convoqué en vue d'une mise en examen pour recel de favoritisme », mais souligne qu'en tant que « bénévole » il n'a « pas tiré d'avantage financier dans cette histoire ». Le porte-parole du groupe Lagardère, Ramzi Khiroun, dit pour sa part n'avoir « aucune nouvelle ».

    Enfin, « si Bertrand Delanoë n'a pas reçu de convocation », précise enfin son directeur de cabinet, Nicolas Revel, « il est vraisemblable que les personnes auditionnées cet été par les enquêteurs (NDLR : parmi lesquelles figurait le maire de Paris) soient maintenant convoquées chez les magistrats instructeurs ».