Cannes : deux policiers homosexuels victimes de harcèlement

Cannes : deux policiers homosexuels victimes de harcèlement

    A Cannes deux policiers ont porté plainte contre d'autres policiers pour "harcèlement moral". Alain Marty, 38 ans, et Nicolas Persec, 34 ans, se disent en effet victimes depuis plusieurs mois de discrimination de la part de plusieurs de leurs collègues en raison de leur homosexualité. «Certains agents et gradés ont d'abord souhaité ne plus travailler sur la voie publique avec les plaignants et ces derniers se sont trouvés peu à peu isolés tandis que se multipliaient à leur encontre allusions et brimades», indique la plainte déposée vendredi devant le Parquet de Grasse.

    «Tout a commencé pour moi en 2007 lors d'un long congé maladie durant lequel la rumeur a commencé à courir que j'avais le sida, ce qui est faux. A mon retour, j'ai été mis à l'écart et complètement isolé par certains collègues», raconte Alain Marty. «Lors des tournées de nuit, j'étais toujours relégué à l'arrière du véhicule et les deux agents à l'avant ne m'adressaient pas la parole. Il y a un mois et demi, un collègue a refusé de me serrer la main en me disant qu'il avait peur de choper une saloperie», poursuit le plaignant. Face à cette situation «usante physiquement et psychologiquement», il avoue avoir fait une tentative de suicide en juin 2008.

    «Certains refusaient de me serrer la main»

    Nicolas Persec explique, lui, être victime d'une «mise à l'écart» de la part de certains collègues depuis le début de l'année 2008. «Certains agents refusent de travailler avec moi, de me parler ou de me serrer la main», a-t-il affirmé, précisant avoir une fois retrouvé sur son casier l'inscription «100% tarlouze».

    Si les deux agents ont tenté à plusieurs reprises de prévenir leur hiérarchie et la mairie de Cannes, ils déplorent n'avoir reçu aucune réponse. «J'ai écrit cinq courriers en deux ans et personne n'a réagi», regrette Alain Marty. Le maire de Cannes, Bernard Brochand (UMP), les recevra mercredi.

    Plusieurs associations ont apporté leur soutien à l'action des deux policiers: FLAG Police, Gay Lib, SOS Homophobie, indique un communiqué du Syndicat national des policiers municipaux.

    L'avocat des deux policiers, Me Gilbert Collard, réclame que l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) se saisisse de cette affaire. «La hiérarchie de la police a fermé les oreilles sur cette affaire. Il n'est pas acceptable que des fonctionnaires se comportent de manière homophobe. Je demande que l'IGPN ouvre une enquête», a-t-il déclaré en marge d'une conférence de presse.