« Cette évasion vient agrandir des plaies encore béantes »

CHRISTINA VAN KEMPEN, la grand-mère de Géraldine Giraud

« Cette évasion vient agrandir des plaies encore béantes »

    La grand-mère de Géraldine Giraud, Christina Van Kempen, avoue qu'elle « aurait aimé un procès plus rapide ».

    Comment réagissez-vous à l'annonce de l'évasion de Jean-Pierre Treiber ?

    Christina Van Kempen. C'est incroyable et surtout incompréhensible. Je suis en colère, mais maintenant que le mal est fait, j'espère qu'il va être retrouvé très vite. C'est l'urgence. Cela montre également que c'est quelqu'un de très malin mais aussi qu'il avait peur d'être jugé.

    Ce rebondissement vous replonge près de cinq ans en arrièreâ?¦

    C'est vrai que cette évasion vient agrandir des plaies encore béantes. La perte de ma petite-fille a été un moment terrible. Je l'aimais beaucoup. Quand elle était bébé et même quand elle a grandi, Géraldine venait souvent nous voir. Elle profitait des week-ends et des vacances pour se rendre dans notre maison. Et, même si on le redoutait car c'est forcément un moment pénible, on attendait le procès avec impatience. D'ailleurs, j'ai toujours trouvé que le délai avant le procès était très long. J'aurais aimé un procès plus rapide.

    L'enquête a été d'autant plus pénible pour vous que votre fille, Marie-Christine, la tante de Géraldine, a été soupçonnée et même brièvement incarcéréeâ?¦

    C'était une période très difficile à vivre. En plus du deuil, il a fallu surmonter cette épreuve-là. C'était d'autant plus difficile que Marie-Christine était accusée de complicité par sa propre soeur (NDLR : Maaïke Jansen, la mère de Géraldine) et son beau-frère (NDLR : Roland Giraud) . J'aime ma fille Maaïke, mais j'ai eu du mal à la comprendre. Pour notre famille, cette affaire a été un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Vous savez, il faut être forte pour pardonner. Depuis, c'est vrai qu'on ne parlait plus trop de l'affaire dans la famille.

    On attendait le procès.

    Les enquêteurs semblaient réellement convaincus de la culpabilité de votre filleâ?¦

    Cette thèse de la police ne tient pas ! L'enquête a été mal orientée dans cette direction. On a malheureusement perdu un temps infini alors qu'il fallait chercher ailleurs. Je rappelle que personne dans la famille ne connaissait ce Jean-Pierre Treiber. Ni moi ni ma fille. Elle ne l'avait jamais rencontré avant qu'on ne parle de lui après son arrestation. Nous avons accueilli le non-lieu dont a bénéficié Marie-Christine comme un immense soulagement.

    Quel souvenir gardez-vous de Katia Lherbier ?

    Je ne l'ai pas très bien connue mais j'ai le souvenir d'une fille très structurée. Marie-Christine s'entendait très bien avec elle et avec sa famille. Elle aimait beaucoup sa voix (NDLR : professeur de chant, Marie-Christine Van Kempen hébergeait l'amie de Géraldine Giraud depuis un mois au moment des faits) . Quant à Katia, je crois qu'elle avait été séduite par le côté lyrique de Marie-Christine.

    Comment avez-vous affronté cette épreuve ?

    Je suis très croyante. Dans ces moments-là, je pense qu'on n'est pas seul. Il y a des indices qui prouvent que Dieu vous accompagne. Cette aide spirituelle m'a été très précieuse. J'ai également eu la chance d'être entourée par mes amis et mes proches.