Damien Abad, visé par des accusations de viols, demande la levée de son immunité parlementaire

L’ancien ministre des Solidarités et actuel député de l’Ain est visé par une enquête préliminaire pour « tentative de viol ». Le bureau de l’Assemblée nationale devrait statuer prochainement sur son cas, probablement le 24 mai.

De par son statut de député, Damien Abad dispose d'une immunité parlementaire qui l'empêche d'être poursuivi. LP/Arnaud Journois
De par son statut de député, Damien Abad dispose d'une immunité parlementaire qui l'empêche d'être poursuivi. LP/Arnaud Journois

    Visé par des accusations de viols, l’ancien ministre des Solidarités, Damien Abad, demande la levée de son immunité parlementaire. « Je souhaite être entendu par la justice comme n’importe quel autre citoyen et ce, sous quelque régime que ce soit », affirme-t-il dans un communiqué.

    « Prouver mon innocence et laver mon honneur »

    Le bureau de l’Assemblée nationale, plus haute instance collégiale, devrait statuer prochainement sur son cas, probablement le 24 mai, à la suite d’une requête de la justice.

    « Dès l’ouverture de l’enquête préliminaire, j’ai toujours dit que je me tenais à la disposition de la justice afin de pouvoir répondre aux questions des enquêteurs et confirmer ainsi mon innocence face aux calomnies ignobles dont je suis la cible », assure le député de l’Ain apparenté au groupe Renaissance. « Je me défendrai sans relâche afin de prouver mon innocence et laver mon honneur », poursuit-il, précisant avoir écrit à la présidente de l’institution, Yaël Braun-Pivet, « afin que le Bureau puisse statuer dans les meilleurs délais » sur la levée d’immunité et accéder à cette demande.

    L’immunité protège les parlementaires de toute mesure coercitive - garde à vue ou contrôle judiciaire -, sauf crime, délit flagrant ou condamnation définitive, mais n’empêche pas les mises en examen. Les demandes de levée d’immunité sont formulées par les parquets et transmises par le garde des Sceaux au président de l’assemblée concernée.

    Enquête préliminaire pour « tentative de viol »

    Dès le lendemain de sa nomination au sein du gouvernement en mai 2022, Mediapart relayait des accusations de viols et tentatives de viol à son encontre, datant de 2010 et 2011. Les plaintes furent classées en 2012 puis 2017. Fin juin 2022, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire pour « tentative de viol » après le dépôt de plainte d’une nouvelle plainte.

    Dans leurs récits, les victimes présumées ont dévoilé des faits similaires. Plusieurs femmes accusent ainsi le député de l’Ain de les avoir droguées - ou d’avoir tenté de le faire. L’une d’elles a assuré qu’il aurait ensuite tenté de la contraindre à une fellation, une autre a rapporté s’être réveillée dans une chambre d’hôtel avec Damien Abad. L’ex-député a, de son côté, porté plainte pour dénonciation calomnieuse.