Délinquance en Ile-de-France : derrière les mineurs isolés, l’ombre des réseaux

En région parisienne, le nombre d’interpellations de jeunes migrants délinquants pour des cambriolages et vols est en forte hausse. Les autorités veulent s’attaquer aux donneurs d’ordre qui pilotent ces ados toxicomanes, accros aux médicaments. Enquête.

 Dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (XVIIIe). Depuis début 2020, 6309 mineurs étrangers ont été interpellés dans l’agglomération parisienne (+ 42%).
Dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (XVIIIe). Depuis début 2020, 6309 mineurs étrangers ont été interpellés dans l’agglomération parisienne (+ 42%). LP/DR

    Anouan, avec ses cheveux peroxydés, affirme avoir 14 ans. Il a été arrêté début septembre, en pleine nuit, dans la boutique d'un fleuriste de Plaisir (Yvelines), avec deux complices de 11 et 12 ans. Mais les tests radiologiques réalisés sur ses os à l'institut médico-légal de Garches (Hauts-de-Seine) lui en donnent 19. C'est ce qui a permis aux juges du tribunal correctionnel de Versailles de le condamner à 18 mois de prison ferme le 8 septembre. « Je vole pour le compte de deux Algériens qui me donnent des médicaments », a assuré le faux mineur devant les juges.

    Ils sont des centaines, le chiffre exact est impossible à déterminer, de vrais mineurs, cette fois, pour la plupart marocains, à vivre de cambriolages et de vols à l'arraché en Ile-de-France. Les policiers appellent ces jeunes délinquants des « mijeurs » (car ils se présentent toujours comme mineurs pour échapper aux poursuites). Et même les tests osseux sont sujets à controverse. Un magistrat le reconnaît : « C'est vrai qu'il y a une marge d'erreur de plus ou moins deux ans. »