Des gendarmes empêchent une rave-party

Bouville (Essonne)

Des gendarmes empêchent une rave-party

    LA POLEMIQUE entre les pro et les anti-rave-partys est relancée. Samedi soir, elle a pris carrément l'aspect d'un face-à-face tendu dans le sud de l'Essonne, entre deux maires et une poignée d'agriculteurs venus protéger leurs terres d'un côté et près de 300 jeunes qui avaient décidé de planter le décor de leur rave-party dans les champs de Bouville, un petit village situé à 12 kilomètres d'Etampes. Ce sont les gendarmes qui ont fini par ramener le calme entre les deux camps, non sans en faire les frais. Bilan : un militaire légèrement blessé et une voiture de patrouille abîmée. Cet incident intervient alors que l'organisation sauvage de ces rassemblements de plusieurs milliers de jeunes adeptes de techno vient de susciter un vif débat. Au point que le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, qui voulait sévèrement réglementer ces soirées dansantes, a dû faire machine arrière la semaine dernière. Désavoué par ses collègues socialistes à l'Assemblée, il a assisté impuissant au retrait de l'amendement Mariani qu'il soutenait. Ce dernier obligeait notamment les organisateurs à effectuer une déclaration préalable de la fête en préfecture. Texte adopté en mai par le Sénat qui avait soulevé un tollé chez les jeunes ravers pour qui l'Etat n'a pas à décider s'ils peuvent ou non faire la fête. Une chose est sûre, samedi soir, quand les 130 premières voitures des fêtards (en fait 3 000 jeunes étaient attendus) ont convergé vers Bouville, les organisateurs s'étaient bien gardé d'avertir qui que ce soit de leur venue. Quand un agriculteur s'est aperçu de l'installation clandestine des jeunes dans son champ, il a prévenu le maire et ses voisins pour tenter de les déloger.

    Jets de projectiles

    « Ce sont des terrains privés, lance un ami des agriculteurs. On n'a pas le droit de faire n'importe quoi chez les gens. Je n'ai rien contre les jeunes mais ce genre de soirée doit être encadré et surtout se dérouler sur des terrains adéquats, que les jeunes s'engagent à remettre en état. » D'importantes forces de gendarmerie sont rapidement arrivées à la rescousse. Les militaires ont été accueillis par des jets de projectiles divers, un adjudant-chef a même été coupé par une cannette à une joue. Les jeunes ravers ont fini par démonter leur matériel et quitter les lieux. Mais des centaines de voitures ont continué à affluer une bonne partie de la nuit, tandis que les gendarmes, qui avaient installé une déviation, tentaient de les canaliser.