Fusillade près de Chicago : le tireur a envisagé une seconde attaque pendant sa fuite

Après la tuerie, Robert Crimo a fui, déguisé en femme et conduit jusque dans l’Etat voisin du Wisconsin où il aurait pu perpétrer une autre attaque.

Il a confessé son geste devant les enquêteurs, a affirmé le procureur adjoint Ben Dillon, lors d’une comparution par visioconférence face à un juge. Reuters/Antonio Perez
Il a confessé son geste devant les enquêteurs, a affirmé le procureur adjoint Ben Dillon, lors d’une comparution par visioconférence face à un juge. Reuters/Antonio Perez

    Le bilan aurait pu être plus lourd. Le jeune homme inculpé de sept meurtres après avoir ouvert le feu sur la foule lors des célébrations de la fête nationale américaine à Highland Park, près de Chicago, aurait envisagé de perpétrer une autre attaque alors qu’il fuyait la police dans le Wisconsin voisin.

    Robert Crimo, 21 ans, a confié aux enquêteurs avoir roulé en voiture pendant plus de 200 km jusqu’à Madison, où il a « vu d’autres célébrations » et a « sérieusement envisagé d’utiliser l’arme qu’il avait dans son véhicule pour perpétrer une autre attaque », a indiqué ce mercredi Christopher Covelli, de la police de Highland Park.

    Cette seconde attaque n’était pas planifiée, contrairement à la première qui avait été préparée « depuis plusieurs semaines », a souligné le policier.

    Et ce n’est pas tout : la police de Richmond, en Virginie, a annoncé ce mercredi avoir arrêté la semaine dernière deux hommes qui projetaient une attaque dans un des parcs de la ville où plusieurs milliers d’habitants devaient assister à des concerts et au feu d’artifice.

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    Robert Crimo a tiré sur la foule lundi avec un fusil semi-automatique depuis le toit d’un commerce, au moment où le défilé du 4 Juillet venait de débuter à Highland Park, une banlieue huppée de Chicago dans l’Illinois, faisant sept morts et plus de trente blessés.

    Selon les enquêteurs, il était « habillé en femme », portant une perruque et du maquillage pour cacher son identité et ses tatouages. Il avait ensuite abandonné son arme et s’était fondu dans la masse des gens qui s’échappaient avant de fuir en voiture jusqu’à Madison. Mais il avait fait demi-tour et était revenu vers Chicago où il avait été arrêté.

    Il a confessé son geste devant les enquêteurs, a affirmé le procureur adjoint Ben Dillon, lors d’une comparution par visioconférence face à un juge. Ce dernier, Theodore Potkonjak, a refusé au vu des charges une libération sous caution, tandis que l’accusé restait impassible depuis son lieu de détention.

    Lors d’une conférence de presse qui a suivi à Waukegan, le procureur Éric Rinehart n’a pas voulu spéculer sur un mobile, mais la police a écarté un motif raciste ou religieux.

    Il avait acheté quatre armes en 2020

    Robert Crimo a été inculpé de sept meurtres et encourt la prison à vie sans possibilité de liberté conditionnelle s’il est reconnu coupable. Il devrait être poursuivi pour de nombreux autres chefs d’inculpation, selon Éric Rinehart. Il doit comparaître devant un autre juge du tribunal de Waukegan le 28 juillet.

    La police de l’Illinois s’est expliquée sur les raisons pour lesquelles le jeune homme d’apparence frêle avait légalement pu acheter en 2020 quatre armes, dont le fusil utilisé lundi, malgré des antécédents de troubles psychologiques et de comportement menaçant. Alors âgé de moins de 21 ans, il avait été parrainé par son père.

    La police a indiqué dans un communiqué ne pas avoir reçu de « signalement psychologique » sur le tireur, qui avait fait une tentative de suicide début 2019.

    En 2019, les forces de l’ordre étaient aussi intervenues au domicile familial après un appel prévenant qu’il menaçait de « tuer tout le monde » et avaient saisi notamment 16 couteaux. Le père du tireur avait alors affirmé que les couteaux lui appartenaient.



    Il bénéficiait d’une modeste renommée en ligne sous son nom de scène « Awake the Rapper », certaines de ses chansons laissant entrevoir la violence qui l’habitait.

    Les habitants de Highland Park se sont recueillis mardi soir devant un mémorial de fortune installé devant une église de la ville.

    « Nous sommes tous dévastés », a déclaré Susanna Calkins, une habitante. Elle s’est dite plongée dans « l’incrédulité, mais aussi la résignation : ces choses-là surviennent encore et encore. Et cette fois-ci, c’est ici, ce sont les nôtres. »

    Les États-Unis font face à une flambée de violences par armes à feu depuis la pandémie de Covid-19 et le pays est sous le choc après une série de fusillades dont l’une a fait 21 morts, dont 19 enfants, le 24 mai au Texas.