Incendie meurtrier dans les Pyrénées-Orientales : l’enquête freinée par la sécurisation des lieux

L’explosion et l’incendie ont fortement fragilisé murs et planchers de ces immeubles de Saint-Laurent-de-la-Salanque, rendus encore inaccessibles aux enquêteurs.

Les secours tentent toujours d'accéder aux lieux du sinistre à Saint-Laurent-de-la-Salanque. AFP/Raymond Roig
Les secours tentent toujours d'accéder aux lieux du sinistre à Saint-Laurent-de-la-Salanque. AFP/Raymond Roig

    L’explosion et l’incendie meurtriers à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales, ont fortement fragilisé murs et planchers des immeubles et la sécurisation des lieux retarde le travail des enquêteurs, qui ce mercredi ne peuvent toujours pas accéder aux bâtiments, selon une source de la gendarmerie.

    Au cours de la nuit de dimanche à lundi, huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans, ont péri dans l’incendie de trois immeubles mitoyens de ce bourg de 10 000 habitants, situé à une vingtaine de km de Perpignan.

    Affirmant n’écarter aucune piste, même criminelle, le parquet a ouvert une enquête pour dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort et des dégradations.



    « Aujourd’hui, le plus grand défi est de pouvoir accéder aux lieux du sinistre en sécurité. Et, pour le moment, les enquêteurs ne peuvent toujours pas le faire », a indiqué le lieutenant-colonel Manuel Boissière, commandant adjoint du groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales. « Avec l’appui d’experts en bâtiment, des étais ont été posés pour consolider les murs et éviter qu’ils s’affaissent », a-t-il précisé.

    « Récupérer un maximum de témoignages »

    Quelque 140 militaires sont engagés depuis le début du drame, dont 16 de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN, police scientifique), selon le lieutenant-colonel Boissière.

    « Six d’entre eux travaillent sur ce qu’on appelle la scène de crime pour tout évènement de ce type, et les dix autres sur l’identification des corps », a-t-il ajouté.

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    Il a confirmé que le travail d’enquête de voisinage se poursuit, « pour essayer de récupérer un maximum de témoignages sur ce qui a été entendu et vu, afin d’orienter les hypothèses sur lesquelles les enquêteurs travaillent ».

    La veille, le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé, avait déclaré que trois ou quatre jours étaient nécessaires pour rassembler les éléments permettant d’expliquer ce qui s’est passé. « C’est un minimum », selon le lieutenant-colonel Boissière. Le drame a également fait quatre blessés, dont un grave : un homme qui a sauté d’un 2e étage pour échapper aux flammes.