Incendie à Grasse : la piste de l’incendie volontaire privilégiée, un homme de 47 ans en garde à vue
Trois personnes sont mortes dans l’incendie de cet immeuble de cinq étages dimanche, et sept ont été blessées. Le suspect, qui a été repéré en train de sortir de l’immeuble deux minutes avant le drame, nie toute implication.
L’enquête s’accélère après le violent sinistre d’un immeuble de cinq niveaux qui a fait trois morts, tôt ce dimanche 13 août, sur la touristique place des Aires à Grasse (Alpes-Maritimes). Le résultat des analyses effectuées, ces dernières heures, par un expert en incendie penche très sérieusement du côté d’un acte volontaire : « Ses premières constatations le conduisent à̀ écarter un sinistre d’origine accidentelle, et à privilégier la thèse d’une intervention humaine » a assuré, ce lundi dans un communiqué, le parquet de Grasse.
Les spécialistes n’en ont pour autant pas fini. Dans les prochains jours, l’exploitation de prélèvements effectués par le service national de police scientifique de Marseille devait permettre d’en savoir plus, notamment pour déterminer le système de mise à feu et l’ajout ou pas de « produits accélérants ».
VIDÉO. Trois morts dans un incendie à Grasse
Car il reste toujours à déterminer ce qui s’est réellement passé ce funeste dimanche vers 3 heures. Lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux, les flammes embrasaient la cage d’escalier, piégeant plusieurs habitants qui n’ont pu s’échapper du brasier. L’un d’eux, paniqué, aurait même tenté de sortir par la façade principale avant de se tuer en chutant. Sa dépouille avait été retrouvée à l’extérieur du bâtiment.
Interpellé dimanche soir
Quelqu’un a-t-il alors sciemment provoqué ce drame en plein cœur de la capitale mondiale du parfum ? Si la prudence reste de mise, c’est en tout cas l’une des pistes suivies par la police judiciaire de Nice en charge de cette affaire. Les enquêteurs sont particulièrement intéressés par les agissements d’un homme interpellé dimanche soir, puis placé en garde à vue. Celui-ci a en effet été filmé par les équipements de vidéoprotection de la ville quittant « l’immeuble deux minutes avant que les caméras ne détectent un début d’incendie ».
De quoi intriguer en effet. Mais cet individu, âgé de 47 ans et sans antécédents judiciaires, qui devait faire l’objet d’une expertise psychiatrique lundi en fin de journée, « nie toute implication dans la survenance des faits », explique le parquet de Grasse.
Le bilan de ce sinistre, potentiellement criminel, reste extrêmement lourd. Au total, trois personnes sont décédées, deux femmes et un homme. Vingt-quatre heures après les faits, leur identification était toujours en cours, « les corps ayant été rendus méconnaissables par l’incendie ».
Trois autres habitants ont été grièvement blessés dont un en urgence vitale. Tous sont hospitalisés au Centre hospitalier universitaire Pasteur à Nice. Treize personnes ont été brièvement hospitalisées « consécutivement à l’inhalation de fumées » et relogés par la mairie, sans pouvoir retourner dans leur immeuble qui reste logiquement inaccessible.
Un immeuble sans problème de structure, assure le maire
L’éventuelle vétusté de cette habitation, au même titre que d’autres édifices du centre-ville, dénoncée par certains Grassois, fait tout autant l’objet d’investigations. Ce lundi, le maire Jérôme Viaud (LR) a réaffirmé, au micro de BFMTV Nice, que l’édifice, appartenant au secteur privé, n’avait pas de problèmes structurels, même s’il allait faire l’objet de travaux de rénovations à l’automne au niveau de la façade et de la cage d’escalier.
Soutenues financièrement par la municipalité, qui a effectué de nombreuses mises en demeure afin de contraindre les propriétaires privés du centre historique touché par un taux de pauvreté important à faire les investissements nécessaires, plusieurs dizaines d’opérations de réhabilitation sont ou vont être lancées dans la commune.
