« Je ne souhaite pas m’exprimer » : au deuxième jour de son procès, le djihadiste Peter Cherif refuse de parler

Lundi, au premier jour de son procès, ce djihadiste jugé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, avait indiqué qu’il ne reconnaissait pas les faits qui lui étaient reprochés.

Le djihadiste Peter Cherif a été arrêté en 2018 à Djibouti, avant d'être extradé vers la France. AFP/ALTERNATIVE CROP
Le djihadiste Peter Cherif a été arrêté en 2018 à Djibouti, avant d'être extradé vers la France. AFP/ALTERNATIVE CROP

    Jugé depuis ce lundi devant la Cour d’assises spéciale de Paris, notamment pour sa potentielle implication dans l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015, le vétéran français du djihad Peter Cherif a indiqué, ce mardi 17 septembre, qu’il refusait de s’exprimer.

    Lors de cette deuxième journée d’audience, l’accusé était invité par la présidente de la cour d’assises à s’exprimer sur son parcours de vie. « Je ne souhaite pas m’exprimer, Madame la présidente », a répondu Peter Cherif, après avoir enlevé son masque chirurgical. Lundi, lors de la première journée d’audience, il avait déclaré qu’il ne reconnaissait pas les faits qui lui étaient reprochés.

    L’attentat de Charlie Hebdo au cœur des débats

    Le djihadiste, âgé de 42 ans, est jugé par la cour d’assises spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Il comparaît aussi pour la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l’ONG Triangle génération humanitaire.

    Mais c’est surtout sa potentielle implication dans la tuerie commise à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo par les frères Chérif et Saïd Kouachi le 7 janvier 2015, âprement débattue lors de l’instruction, qui devrait être au cœur du procès.



    Les juges d’instruction estiment qu’il a « facilité l’intégration au sein d’Aqpa d’un des frères Kouachi, très probablement Chérif », et qu’il avait « connaissance » de « la mission » de perpétrer un attentat en France confiée à son ami d’enfance lors d’un court séjour à l’été 2011 au Yémen.

    Entendu à l’automne 2020 comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015, commis notamment par les frères Kouachi avant qu’ils ne soient abattus par les forces de l’ordre, et qui ont fait au total 17 morts, il a assuré n’avoir « rien à voir » dans ces attaques, avant de se murer dans le silence.