Le braquage tourne au drame

Un braqueur a été abattu hier à Marseille alors qu'il sortait d'un bureau de poste avec une employée qu'il tenait en otage. La jeune femme n'a pas été blessée. Les deux complices du voleur ont été interpellés puis placés en garde à vue.

Le braquage tourne au drame

    Le scénario du braquage d'un bureau de poste de Marseille avec prise d'otage, au cours duquel un jeune de 20 ans a été abattu par les policiers, hier matin, semblait hier soir quasi établi. Mercredi, vers 8 h 30, trois jeunes armés et encagoulés attendent l'ouverture d'un bureau du quartier des Olives, à l'est de Marseille dans le XIII e arrondissement, et prennent en otage une employée afin de pouvoir entrer dans les lieux. Mais le hold-up tourne rapidement à la catastrophe. « L'alarme a été donnée sans doute de l'intérieur de l'établissement et un riverain a également appelé la policeâ?¦ », explique Jacques Dallest, le procureur de la République.

    La colère des riverains

    Selon un témoin qui a voulu garder l'anonymat, le trio de braqueurs, se sentant encerclé, est rapidement ressorti de la poste. Mais un dispositif policier avait été installé autour de l'établissement. « Il y en a un qui braquait une femme. Il a tiré en l'air une fois, puis ça a tiré de partout », poursuit-il. Atteint de quatre balles au thorax et à la tête, le jeune s'effondre, pendant que les deux autres prennent la fuite. Ils seront pris en chasse et interpellés par les policiers de la BAC (brigade anticriminalité) présents sur les lieux avec des fonctionnaires du commissariat voisin.

    « Le plus âgé des trois, sans doute le chef de la bande, a ôté sa cagoule avant de tirer en l'air. Il a crié qu'il allait mourir ici avant de pointer son arme sur la femme qu'il avait prise en otage. C'est ce qui a déclenché le feu des policiers qui attendaient hors de la poste. C'était un revolver 357 magnum chargé de balles réelles. Les deux autres armes de poing retrouvées étaient factices, mais celle qui a été pointée sur l'employée de banque était bien réelle », insiste le procureur de la République en réponse à la rumeur faisant état d'armes exclusivement factices utilisées par le trio. Au total, quatorze projectiles ont été tirés par six des seize policiers appelés pour intervenir.

    Les trois jeunes de 20, 18 et 17 ans étaient connus des services de police pour des vols avec violence et du petit trafic de stupéfiants.

    Ce braquage a suscité la colère des riverains. « Il y en a marre, la Poste n'a qu'à se payer des vigiles comme le font les banques. Maintenant, je vais accompagner ma mère quand elle ira chercher ses sousâ?¦ », répétait un habitant du quartier qui prenait son café au bar voisin hier, à l'heure de la tentative de hold-up. Les deux jeunes interpellés étaient hier soir toujours en garde à vue. Les policiers ont retrouvé les quelques milliers d'euros qu'ils avaient volés dans la banque. Le procureur de la République indiquait en revanche qu'un quatrième individu, sans doute chargé de faire le guet à bord d'une voiture volée retrouvée sur place, pourrait être impliqué dans ce braquage. Jacques Dallest a par ailleurs déclaré que l'état de légitime défense semblait totalement établi pour les policiers qui ont ouvert le feu sur le jeune homme de 20 ans tué au cours du hold-up.

    « Marseille est frappé par les vols à main armée tous les jours, on en a cinq ou six , toutes sortes d'attaques, contre des bureaux de poste, des commerces, des particuliers. Malheureusement, pas seulement à Marseille. La Ciotat et Cassis sont également touchés », précisait hier soir le procureur de la République.