Le nouveau plan anti-agressions des pompiers

Un an après la mort de leur camarade Geoffroy Henry, poignardé en intervention, des pompiers vont présenter jeudi à Christophe Castaner les mesures mises en place pour se protéger.

 Caserne Champerret (Paris XVIIe), le 7 septembre 2018. Cérémonie d’hommage à Geoffroy Henry, mortellement poignardé lors d’une intervention à Villeneuve-Saint-Georges.
Caserne Champerret (Paris XVIIe), le 7 septembre 2018. Cérémonie d’hommage à Geoffroy Henry, mortellement poignardé lors d’une intervention à Villeneuve-Saint-Georges. BSPP/E.Thépault

    Caméra-piéton, gestes de défense, distance de sécurité. Autant d'expressions qui intègrent de plus en plus le vocabulaire des pompiers, et ce bien malgré eux. Face aux agressions verbales mais surtout physiques dont ils font de plus en plus l'objet, ils contre-attaquent.

    Jeudi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est attendu par les pompiers de Paris à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Des « mesures » mises en place par les pompiers pour se protéger doivent lui être présentées, un an après la mort de Geoffroy Henry, tué en intervention par un schizophrène à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

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    Depuis quelques mois, des caméras-piétons sont expérimentées, ou bien vont l'être de manière imminente, comme dans le Val-d'Oise, où trois pompiers ont été agressés par un adolescent en août. À Paris et en petite couronne aussi, laissant entrevoir à terme l'équipement en caméras de l'ensemble des véhicules de secours à victimes.

    Gilets de protection

    « Si un chef d'équipe sent qu'une situation est conflictuelle, la caméra est enclenchée », explique un pompier. Sur le plan matériel toujours, des gilets de protection contre les coups de couteau devraient se généraliser. Le 4 septembre, le caporal Geoffroy Henry avait été mortellement poignardé à plusieurs reprises, un de ses collègues blessé à l'omoplate.

    Ces coups contre lesquels jusqu'ici les soldats du feu ne se protégeaient pas, il leur faut apprendre à les parer. D'où des formations supplémentaires aussi en gestes de défense. « On intervient à trois, rappelle ce pompier, et on ne veut pas descendre en dessous », car pendant que l'un intervient, les deux autres peuvent veiller à ce qui les entoure.

    Reste que pour lui, « l'intelligence de la situation » doit primer avant toute intervention. Celle qui doit les pousser, une fois un appel reçu, à se renseigner aussi vite que possible sur les éventuels antécédents médicaux, psychiatriques, de ceux pour qui ils sont sollicités, auprès du Samu notamment. Celle qui fait qu'aujourd'hui, concrètement, certaines de leurs interventions ne se font plus sans policiers.