Littoral atlantique : l'opération dépollution est lancée

Littoral atlantique : l'opération dépollution est lancée

    Une pollution aux hydrocarbures touche à nouveau le littoral de Loire-Atlantique et de Vendée. Samedi, pour la seconde journée consécutive, des galettes de fioul pouvant atteindre 25 cm de diamètre ont souillé plusieurs plages, de Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique) à Noirmoutier (Vendée). Près de deux tonnes de galettes ont déjà été collectées en Vendée depuis vendredi. Dimanche, 17 chantiers de dépollution étaient en activité sur l'île de Noirmoutier et sur le littoral, plus au sud.

    Douze chantiers de ramassage ont été ouverts sur les communes insulaires de Barbâtre, L'Epine, La Guérinière et Noirmoutier et cinq autres sur une portion de côte de 8 km allant de La-Barre-de-Monts à Notre-Dame-de-Monts, «deux communes du continent particlièrement touchées par cette pollution. Au total, 102 sapeurs-pompiers, 29 agents municipaux et 13 engins des services techniques étaient mobilisés dimanche matin, un poste de commandement à la mairie de Barbâtre coordonnant les opérations.

    L'accès à plusieurs plages a été interdit. C'est le cas de Pornichet, Saint-Brévin-les-Pins, Pornic et Batz-sur-Mer, qui était à l'épicentre de la marée noire de l'Erika en 1999.

    Pollution ancienne remontée à la surface ou bien dégazage ?

    Selon la préfecture de Loire-Atlantique, un survol de la zone n'a pas révélé de traces de pollution en mer. Plus qu'un dégazage sauvage, certains experts privilégient donc la thèse d'une pollution ancienne, remontée à la surface en raison d'une météo défavorable, avec des vents forts et de la houle. Des analyses sont en cours.

    Cette hypothèse est cependant contredite par Bernard Fichaut, géographe et spécialiste des pollutions marines, selon lequel cette pollution serait bien due à des dégazages en mer. Selon cet enseignant de l'université de Brest, des «boulettes» ont été retrouvées «à Plougonvelin, près du Conquet (Finistère) il y a environ une semaine, provenant certainement d'un dégazage». Il ajoute que, par ailleurs, «après le naufrage de l'Erika fin 1999, les nappes de fioul au fond de la mer, proches des côtes, ont été traitées».

    Selon des chiffres communément avancés par des experts, les déballastages ou dégazages sauvages de navires en mer sont à l'origine d'une pollution des océans 8 à 10 fois supérieure à celle des naufrages accidentels de pétroliers.

    Des prélèvements ont été effectués pour tenter de déterminer l'origine des produits polluants retrouvés ce week-end. Une plainte a été déposée auprès du procureur de la République à Saint-Nazaire.