Marseille : la jeune femme, « victime collatérale d’un règlement de comptes », est morte

Transférée dans un état très grave à l’hôpital lundi avec un pronostic vital engagé, elle se trouvait depuis dans un état de mort cérébrale.

C'est dans cet immeuble du 10e arrondissement de Marseille, qu'une jeune femme de 24 ans a été atteinte par un tir. AFP/Nicolas TUCAT
C'est dans cet immeuble du 10e arrondissement de Marseille, qu'une jeune femme de 24 ans a été atteinte par un tir. AFP/Nicolas TUCAT

    Elle n’a pas survécu. La jeune femme de 24 ans, gravement blessée dimanche soir à Marseille par des tirs de kalachnikov qui visaient son immeuble, est décédée, annonce le parquet ce mardi matin dans un communiqué. La veille, la procureure de Marseille indiquait que la victime était en état de « mort cérébrale ».

    « La mort de cette victime collatérale d’un règlement de compte nous touche tous », a réagi depuis Marseille Gérald Darmanin. « La consommation de drogue fait naître ce type de règlement de compte », a insisté le ministre de l’Intérieur, rappelant qu’une unité de CRS prendra ses quartiers en novembre.



    Les faits ont eu lieu dimanche soir vers 23 heures dans le quartier Saint Thys, dans le Xe arrondissement, où s’est installé un point de deal de drogues.

    La victime, âgée de 24 ans, qui se trouvait chez elle au troisième étage de l’immeuble, a été touchée au visage, à la joue. La balle de gros calibre aurait traversé un mur. La balle l’ayant atteinte a traversé un contre-plaqué de bois situé en bas de la fenêtre baie vitrée.

    La jeune femme, qui vivait « sa vie tranquillement » avec sa mère dans cette cité du Xe arrondissement, selon les mots de la procureure de Dominique Laurens, avait été « transférée dans un état très grave à l’hôpital avec un pronostic vital engagé ».

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    « Victime collatérale »

    Des tirs ont eu lieu dans un premier temps au niveau de la pharmacie de son groupe d’immeubles à Saint-Thys, quartier classé prioritaire, près de laquelle il est « habituel » que des jeunes se regroupent le soir et où se situait un point de trafic de stupéfiants.

    « Après ce premier tir à l’aveugle, un deuxième à l’aveugle en l’air va impacter » l’appartement de la victime ainsi que deux autres logements, où se trouvaient deux dames âgées de 79 et 86 ans qui n’ont pas été blessées, mais sont psychologiquement atteintes, selon Dominique Laurens.

    Vingt-trois douilles de kalachnikov ont été retrouvées sur place. Donc, même si cette jeune femme « apparaît comme une victime collatérale », la troisième depuis le début de l’année, « l’intention de l’homicide prémédité est caractérisée par le passage à l’acte », pour la magistrate.

    Une enquête en flagrance a été ouverte des chefs d’assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime et confiée à la police judiciaire de Marseille.

    Il s’agit du 93e homicide ou de tentative d’homicide lié au narcobanditisme depuis le début de l’année 2023, dont 90 pour la seule ville de Marseille.