Marseille : le collégien incendiaire remis en liberté

ARCHIVES. Le collégien écroué après l'incendie qui, le 5 septembre, avait ravagé quelque 300 hectares dans les Calanques, a été remis en liberté jeudi. 
ARCHIVES. Le collégien écroué après l'incendie qui, le 5 septembre, avait ravagé quelque 300 hectares dans les Calanques, a été remis en liberté jeudi.  PHOTOPQR/LA PROVENCE/FRÉDÉRIC SPEICH

    Son séjour en prison n'aura été que de courte durée mais lui aura sans doute paru une éternité.  Le collégien de 15 ans mis en examen et écroué le 17 septembre après l'incendie qui, le 5 septembre, avait ravagé quelque 300 hectares dans les Calanques, a été finalement remis en liberté jeudi, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Damien Benedetti.

    L'adolescent a été placé sous contrôle judiciaire avec l'obligation de résider chez son père dans un autre quartier de Marseille, de suivre sa scolarité et de ne pas se présenter sur les lieux de l'incendie, à Luminy, où il résidait chez sa mère jusqu'à son incarcération.

    A l'audience devant la chambre de l'instruction à Aix-en-Provence, l'avocat général s'était opposé à la mise en liberté en raison d'un trouble grave et persistant à l'ordre public. A l'inverse, Me Damien Benedetti et Evrim Senocak, défenseurs de l'adolescent, ont plaidé «le caractère disproportionné de cette mesure», rappelant qu' à l'éclosion du feu, le jeune garçon avait tenté de l'éteindre en jetant du sable.

    L'adolescent a reconnu avoir joué avec un briquet

    Il avait ensuite demandé à son jeune frère âgé de 11 ans d'appeler les secours, un appel qui avait ensuite permis aux enquêteurs d'entendre l'adolescent. Dans ses premières dépositions, le collégien avait évoqué la présence de «deux punks avec des grosses chaussures» avant de reconnaître au final avoir joué avec un briquet qu'il venait de trouver.

    Inconnu de la police, le collégien en classe de 3e orientée vers les métiers de la mer, a été mis en examen pour destruction par incendie de forêt pouvant causer un dommage aux personnes et un dommage irréversible à l'environnement, une incrimination criminelle.

    «Alors que personne n'a été mis en cause dans le grand incendie de Vitrolles qui a causé d'énormes dégâts, l'institution a voulu faire un exemple mais elle s'est trompée car on ne fait pas d'exemple avec un gosse de 15 ans, inconnu des services de police», a déclaré  pour sa part Me Damien Benedetti.