Nice : face au « narcoterrorisme », Christian Estrosi veut retirer les allocations aux trafiquants de drogue

Le maire de Nice veut « broyer les petits caïds, débarrasser nos quartiers et casser les grandes filières » de trafic de drogue. Il souhaite que toute la famille d’une personne récidiviste perde ses allocations « s’il est démontré qu’elle était complice ».

Le maire de Nice (Alpes-Maritimes) Christian Estrosi. LP/Olivier Arandel
Le maire de Nice (Alpes-Maritimes) Christian Estrosi. LP/Olivier Arandel

    Pour lui, le « narcotrafic doit être une grande cause nationale ». Sur le plateau de BFMTV-RMC, le maire de Nice et président de la métropole niçoise Christian Estrosi (Horizons) présente le « narcotrafic » comme « un des fléaux qui légitime le plus d’insécurité dans le pays ». Pour répondre à ce qu’il qualifie de « narcoterrorisme », Christian Estrosi souhaite retirer les allocations familiales aux trafiquants de drogues condamnés. « Il faut broyer les petits caïds, débarrasser nos quartiers et casser les grandes filières », a-t-il lancé en disant vouloir « taper sur le consommateur ».

    Comme le rapporte BFMTV, cette proposition avait été dans un premier temps faite ce vendredi à l’occasion de la rentrée politique du maire de Nice. « J’ai proposé au Procureur que nous élaborions une convention entre la CAF, la collectivité et les services de l’État pour que tout dealer, tout guetteur, tout trafiquant condamné ne touche plus d’allocations », a-t-il alors déclaré, selon des propos rapportés par BFMTV Côte d’Azur. « Il ne faut plus d’allocations pour toute la famille en cas de récidive s’il est démontré qu’elle était complice en ne disant rien et en ne dénonçant rien », a-t-il détaillé ce lundi matin.

    Déjà en place à Grenoble

    Une mesure déjà en place sous une autre forme à Grenoble, où le parquet parle d’une « guerre des gangs ». « On innove aussi en collaborant avec la Caisse d’allocations familiales (CAF), c’est une première en France, afin que l’argent gagné illégalement par les délinquants soit réintroduit dans les revenus permettant de calculer les allocations qu’ils reçoivent. Grâce à ce dispositif, 55 trafiquants ont vu leurs allocations diminuées ou supprimées », nous avait expliqué le procureur de Grenoble Éric Vaillant en août dernier.



    En parallèle, Christian Estrosi a rappelé que, depuis 2021, les personnes condamnées n’ont plus accès aux logements sociaux dans sa ville. Selon le maire de Nice, 150 personnes condamnées pour trafic de drogues ont également été expulsées de logements sociaux gérés par la ville depuis deux ans « grâce à un partenariat avec le parquet ». « Si un seul membre de la famille se fait prendre en état de récidive, toute la famille est mise dehors », a-t-il affirmé.