Paris : un policier poursuivi pour avoir cassé le bras d’un homme placé en garde à vue

Ce gardien de la paix de 25 ans est soupçonné d’avoir donné plusieurs coups de bâton de défense à la victime lors d’une nuit au commissariat. Il s’est vu signifier une interdiction d’exercer et devra répondre des violences devant le tribunal correctionnel fin octobre.

Illustration. L'enquête de l'IGPN a mis en lumière des faits de violence perpétré par un gardien de la paix du Ve arrondissement de Paris. LP/Yann Foreix
Illustration. L'enquête de l'IGPN a mis en lumière des faits de violence perpétré par un gardien de la paix du Ve arrondissement de Paris. LP/Yann Foreix

    Huit policiers du commissariat du Ve arrondissement sont dans la tourmente. En particulier l’un d’eux, poursuivi pour avoir commis des violences sur un homme placé en garde à vue, dans la nuit du 24 au 25 juillet au sein même du commissariat.

    Ce vendredi, après plus de 24 heures de garde à vue et son défèrement devant le parquet, il s’est vu remettre une convocation pour être jugé par le tribunal correctionnel de Paris fin octobre pour violences aggravées et dénonciation calomnieuse. D’ici là, ce gardien la paix de 25 ans est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer, interdiction de détenir une arme et de rencontrer ses collègues mis en cause dans cette affaire.

    De ce qu’il ressort des investigations de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), menées après que la personne violentée a déposé plainte, le gardien de la paix a gravement dérapé.

    Gifles et coups de bâton de défense

    Cette nuit du 24 au 25 juillet, un homme est amené au commissariat pour outrage. Le policier doit s’occuper de sa fouille, c’est-à-dire se faire remettre les objets, lacets, ceinture, de la personne en garde à vue. Ce serait au moment où le policier lui a demandé de retirer sa chaîne de cou que la situation a basculé. L’homme aurait refusé, ce qui a eu pour effet d’énerver le policier qui lui aurait alors fait une clé de bras.

    Selon la version du gardien de la paix, l’homme aurait tenté de lui mettre un coup de boule. Quoi qu’il en soit, celui-ci reçoit une gifle, est repoussé et le policier sort son bâton de défense et le frappe à plusieurs reprises. Au point que l’homme se retrouve avec un bras cassé et trente jours d’interruption totale de travail.

    Le policier est aussi poursuivi pour dénonciation calomnieuse car il a, de son côté, déposé une plainte contre la personne violentée l’accusant de violences. Un de ses collègues est aussi poursuivi pour violences pour avoir distribué quelques gifles et deux coups de pied au gardé à vue.



    Quant aux autres policiers impliqués dans cette histoire, il leur est reproché de ne pas être intervenu, de n’avoir pas stoppé leur collègue dans son accès de violence. Ils sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger.

    Ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, une quinzaine de collègues du gardien de la paix le plus impliqué sont venus le soutenir pour l’audience devant le juge des libertés et de la détention. Mais celle-ci s’est tenue dans le bureau du juge, sans public. Aucun d’entre eux n’a souhaité s’exprimer. Pas plus que l’avocate du policier, Me May Sarah Vogelhut.