« Paris martyrisé… c’est de la poésie » : la libération de Paris racontée par un grand historien anglais

Sir Antony Beevor, historien passé maître dans l’art de raconter la Seconde Guerre mondiale, publie cette semaine chez Calmann-Lévy une réédition, très augmentée, du livre qu’il avait écrit il y a trente ans avec sa femme sur la libération de la capitale et ses suites très méconnues.

Charles de Gaulle, avec notamment Philippe Leclerc, Pierre Koenig et Georges Catroux (de g. à dr.), à leur arrivée place de l'Étoile, à Paris, le 26 août 1944. AFP/US Signal Corps
Charles de Gaulle, avec notamment Philippe Leclerc, Pierre Koenig et Georges Catroux (de g. à dr.), à leur arrivée place de l'Étoile, à Paris, le 26 août 1944. AFP/US Signal Corps 

    Un demi-siècle a passé, mais il parle toujours avec émotion des abords de la place de la Contrescarpe (Ve), où il a vécu de 1972 à 1974, au cœur du quartier latin. De ses années parisiennes, le grand historien anglais Antony Beevor, 78 ans, a gardé de « merveilleux souvenirs » ainsi qu’un français impeccable, teinté d’un délicieux accent british. Calmann-Lévy, sa maison d’édition, avait prévenu en souriant, avant l’entretien prévu dans son appartement londonien : « Il voudra ABSOLUMENT parler français ! » Le jour dit, l’ancien officier de Sa Majesté, au IIe Régiment de hussards de l’armée britannique, pousse la politesse francophile jusqu’à ouvrir une bouteille de champagne à midi trente tapantes, puis de servir un château Beychevelle pour le déjeuner.

    Idéal pour se rincer agréablement le palais avant de se lancer dans un récit ô combien enivrant : cette semaine folle où la capitale française a arraché ses chaînes nazies. Les jours heureux de la Libération après les nuits sombres de l’Occupation, bientôt suivis par la fureur des règlements de compte et de l’épuration, et les affres des privations dans une économie dévastée. C’était il y a quatre-vingts ans.