Polanski accusé de viol : Brigitte Macron a transmis au gouvernement les lettres de Valentine Monnier

Les deux missives écrites par la photographe française ont été remises aux ministres Franck Riester et Marlène Schiappa. Cette dernière a réagi ce samedi.

 Le cabinet de la Première dame confirme avoir reçu deux lettres signées de Valentine Monnier et les avoir transmises au gouvernement.
Le cabinet de la Première dame confirme avoir reçu deux lettres signées de Valentine Monnier et les avoir transmises au gouvernement. REUTERS/Du Yang/CNS

    Valentine Monnier, la Française qui accuse Roman Polanski de viol, s'était adressée à Brigitte Macron en janvier 2018. Ce samedi, au lendemain des révélations du Parisien sur cette nouvelle affaire Polanski, le cabinet de la Première dame confirme avoir reçu deux lettres signées de Valentine Monnier et les avoir transmises au gouvernement.

    Cette dernière y révèle avoir été violée à 18 ans par le réalisateur, alors qu'ils se trouvaient ensemble en vacances en Suisse.

    Depuis 2017, encouragée par le scandale Weinstein, la Française a affirmé avoir raconté son histoire dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, au ministre de la Culture Franck Riester ainsi qu'à la secrétaire d'Etat à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.

    Une réponse en février 2018

    « Le service de la correspondance a retrouvé le courrier » de janvier 2018 à Brigitte Macron comportant « des éléments sur son témoignage adressé à la justice américaine et se plaignant d'absence de réponse de la secrétaire d'Etat à l'Égalité Femmes-hommes », a indiqué le cabinet de la première dame.

    « Nous y avons répondu en février 2018 pour lui dire que Brigitte Macron ne saurait intervenir dans des procédures judiciaires, et en transmettant son courrier à Marlène Schiappa », est-il encore précisé.

    Valentine Monnier « a réécrit en 2019 concernant le financement par le ministère de la Culture du film de Roman Polanski. Nous lui avons répondu en saisissant Franck Riester », a ajouté le cabinet.

    Des faits « prescrits pour la justice française » argue Schiappa

    Une lettre de Marlène Schiappa, communiquée vendredi par son cabinet et datée de mars 2018, salue le courage de Valentine Monnier « d'avoir osé briser un silence de 42 ans ». La secrétaire d'Etat « compatit » à sa douleur, tout en soulignant que « les faits sont prescrits pour la justice française ».

    Hervé Temime, l'avocat du cinéaste qui est toujours sous le coup de poursuites de la justice américaine pour d'autres faits, a affirmé au Parisien que son client « conteste fermement toute accusation de viol » et observe que ces faits allégués datant d'il y a 45 ans « n'ont jamais été portés à la connaissance de l'autorité judiciaire ».

    Un « à quoi bonisme ? » des femmes face à la justice

    Dans un entretien publié sur le site des Inrockuptibles, la secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa évoque par ailleurs un « à quoi bonisme? » des femmes face à la justice. Elle affirme « partager, hélas, le constat d'Adèle Haenel », actrice qui a renoncé à porter plainte après avoir subi des violences sexuelles quand elle était adolescente. La comédienne aux deux Césars a affiché son soutien à Valentine Monnier ce samedi.

    « En moyenne, on estime que seulement 1 % des violeurs fait de la prison. Comment persuader les femmes d'aller porter ces affaires en justice si elles savent par avance que le violeur a très peu de probabilité d'être condamné ? », interroge-t-elle.