Attentat de Christchurch : qui est Brenton Tarrant, le tueur des mosquées ?

Inculpé par la justice néo-zélandaise après l’attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui a fait 49 morts selon un dernier bilan, il faisait part dans un manifeste de son aversion pour le multiculturalisme et l’apologie de la suprématie blanche.

 Brenton Tarrant, 28 ans, est le principal suspect de l’attentat de Christchurch.
Brenton Tarrant, 28 ans, est le principal suspect de l’attentat de Christchurch. AFP

    Il est pour l'instant le seul homme arrêté par la police néo-zélandaise à avoir été inculpé pour meurtre. Celui qui se définit comme un « homme blanc ordinaire », issu « d'une famille d'ouvriers à bas revenus » a souhaité, à travers cette tuerie sanguinaire, « réduire le taux d'immigration vers les terres européennes ».

    Car dans l'esprit de Brenton Tarrant, un homme de 28 ans qui est né et à vécu jusqu'en 2011 dans la petite ville de Grafton, en Nouvelles-Galles-du-Sud, son pays natal, l'Australie, ancienne colonie pénitentiaire britannique, n'est qu'une « extension de l'Europe », tout comme la Nouvelle-Zélande.

    Ces réflexions, il les a livrées dans un manifeste de plus de 70 pages, mis en ligne juste avant de faire ses premières victimes. Il y explique également son aversion pour le multiculturalisme et pourquoi il croit profondément en la suprématie blanche.

    Bien que le Premier ministre australien, Scott Morrison, l'ait décrit comme un « violent terroriste d'extrême droite », il n'était pas dans le radar des services de renseignement.

    Ancien coach de fitness « très investi »

    D'ailleurs, dans sa ville natale, à Grafton, ceux qui l'ont connu ont encore du mal à y croire. Jusqu'en 2011, Tarrant exerçait en tant que professeur de fitness. « C'était un coach très investi. Il donnait même des cours gratuits aux enfants du quartier, cela le passionnait », assure son ancien employeur, Tracey Gray, qui l'a formellement identifié et selon qui ce dernier n'avait jamais fait preuve du moindre intérêt pour les armes à feu.

    En parallèle, Tarrant aurait commencé à investir dans les crypto-monnaies. Une activité qui lui aurait permis de faire de belles plus-values, grâce auxquelles il a ensuite voyagé à travers le monde de 2011 à 2017. Au cours de ses périples, il s'est rendu dans plusieurs pays asiatiques, comme le Pakistan et la Corée du Nord. Il a également visité de nombreux pays européens, parmi lesquels la France.

    Une photo de Brenton Tarrant prise en 2016 à l’aéroport d’Istanbul, en Turquie. /REUTERS
    Une photo de Brenton Tarrant prise en 2016 à l’aéroport d’Istanbul, en Turquie. /REUTERS AFP

    À en croire son manifeste, c'est d'ailleurs ici que lui est venue l'idée de l'attaque commise à Christchurch. On ne sait pas encore depuis quand il se trouvait en Nouvelle-Zélande. Tarrant confie dans son manifeste qu'il s'était décidé de frapper à Christchurch, il y a trois mois.

    Appel au retour de « l'Australie blanche »

    Si les gens qui l'ont connu à Grafton supposent que c'est au cours de ses voyages à travers le monde qu'il s'est radicalisé, il existe en Australie quelques partis et groupuscules d'extrême droite qui appellent ouvertement au retour de « l'Australie blanche ». L'un des plus connus d'entre eux est le sénateur indépendant Fraser Anning. Dans les heures suivant la tuerie de Christchurch, il demandait sur Twitter « qui peut encore nier le lien entre immigration musulmane et violence ». Des propos unanimement dénoncés par la classe politique australienne, le Premier ministre déclarant même que « ce genre d'opinion n'a pas sa place en Australie, et encore moins au Parlement ».

    Pour la sénatrice musulmane Mehreen Faruqi, « il y a du sang sur les mains des politiciens qui incitent à la haine. Il y a un lien direct entre leur politique de haine et cette violence révoltante et insensée à Christchurch. »

    Tarrant, formellement identifié comme l'attaquant des mosquées samedi matin en Nouvelle-Zélande, a comparu devant un tribunal. Le suspect a logiquement été placé en détention sans possibilité de caution.

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