Qui sont les trois gendarmes tués par un forcené dans le Puy-de-Dôme ?

Arno Mavel, Cyrille Morel et Rémi Dupuis ont été mortellement touchés par des tirs, lors d’une intervention dans la nuit dans le Puy-de-Dôme.

    Trois militaires tués dans la nuit. Trois « héros », dont Emmanuel Macron a salué le courage ce mercredi matin. Dans la nuit de mardi à mercredi, la compagnie de gendarmes d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme, a été contactée pour porter secours à une femme victime de violences conjugales, qui s'était réfugiée sur son toit dans la petite commune toute proche de Saint-Just.

    Sur place, vers 21h30, les militaires ont fait face à un homme armé, - dont le corps sans vie a été retrouvé au cours de la matinée dans sa voiture - qui leur a tiré dessus. « Ils sont morts dans des circonstances particulièrement ignobles », a regretté lors d'une conférence de presse le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en saluant leur « intervention courageuse, héroïque et quotidienne ». Le bilan est lourd. Trois hommes ont succombé à leurs blessures.

    Arno Mavel, adjoint volontaire de 21 ans

    L'un des premiers à intervenir et la plus jeune des victimes, le brigadier Arno Mavel, âgé de 21 ans et originaire de Montpellier, a été grièvement touché par les balles et « malgré les soins apportés », rapporte le ministre. Ce célibataire sans enfants est décédé dans la nuit. Il s'agit, selon la porte-parole de la gendarmerie, Maddy Scheurer, interrogée sur France info, d'un jeune adjoint volontaire. La gendarmerie précise dans un communiqué qu'il faisait partie du PSIG (peloton de surveillance et d'intervention) d'Ambert. La Montagne ajoute qu'il avait intégré les effectifs il y a deux ans.

    Un autre militaire, l'adjudant-chef Bertrand Boyon, également membre du PSIG et âgé de 50 ans, a également été blessé à la cuisse et transféré à l'hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger. La porte-parole relate qu'il est toujours hospitalisé. « J'ai une pensée pour le gendarme blessé, qui, courageusement, à plusieurs reprises et malgré ses blessures, a voulu accomplir ses missions », a insisté Gérald Darmanin.

    Cyrille Morel, à la tête de la compagnie

    Lors d'une mission de reconnaissance menée dans la foulée aux alentours de la maison, deux autres gendarmes ont essuyé des tirs du forcené. Tous les deux, l'adjudant Rémi Dupuis, 37 ans, - enquêteur judiciaire de la communauté de brigades d'Ambert, mais aussi membre du Groupe Montagne du département, pacsé et père de deux enfants de 7 ans et 2 ans - et le lieutenant Cyrille Morel, âgé de 45 ans et commandant en second de la compagnie de gendarmerie d'ambert, ont également perdu la vie. Le quotidien rapporte que ce dernier, marié et père de deux enfants de 11 et 15 ans, était arrivé à la tête de la compagnie d'Ambert en 2017, trois ans après avoir pris son premier poste de commandement. Après une formation à l'école des officiers de la gendarmerie nationale, il avait ensuite opté pour la compagnie du Puy-de-Dôme.

    « J'ai une pensée toute particulière pour les quatre orphelins et les veuves », que laissent ces victimes, a réagi le ministre de l'Intérieur, en précisant qu'il s'agit des 11e décès de membres des forces de l'ordre en opération, depuis le début de l'année. La porte-parole de la gendarmerie rapporte aussi que ces hommes « sont chargés de famille », soulignant la douleur ressentie par leurs familles à « la veille de Noël ».

    « Ils habitent à l'endroit où ils travaillent, ils scolarisent leurs enfants là-bas… »

    « La prise en charge psychologique a été lancée dans le courant de la nuit, elle sera lancée pour les familles et l'ensemble des gendarmes », a annoncé Maddy Scheurer, à propos de ces « trois gendarmes qui appartiennent à la commune d'Ambert ». « Ils habitent à l'endroit où ils travaillent, ils scolarisent leurs enfants là-bas… », a-t-elle ajouté, pour souligner leur proximité avec la population de la commune. « Ils intervenaient pour secourir une femme victime de violences conjugales dans le Puy-de-Dôme […] Pour nous protéger, nos forces agissent au péril de leur vie », a aussi commenté sur Twitter le président.

    VIDÉO. Saint-Just : trois gendarmes tués et un autre blessé par un forcené dans le Puy-de-Dôme

    La gendarmerie a de son côté fait part d'une « douleur et une vive émotion dans nos rangs », après cette lourde perte.