Son fils tué par Merah : Latifa Ibn Ziaten regrette l'absence d'hommage en France

Imad Ibn Ziaten a été la première des sept victimes du tueur djihadiste, en mars 2012.

Latifa Ibn Ziaten lors de l'hommage rendu à son fils au Maroc le 11 mars 2017.
Latifa Ibn Ziaten lors de l'hommage rendu à son fils au Maroc le 11 mars 2017. AFP PHOTO / FADEL SENNA

    Latifa Ibn Ziaten s'est plainte vendredi de l'absence de cérémonie organisée le 11 mars pour rendre hommage à son fils, le maréchal des logis Imad Ibn Ziaten, première des sept victimes de Mohamed Merah en mars 2012.

    «Personne ne pense aux militaires. J'attends depuis cinq ans. Cinq ans que c'est la même galère. Mon fils est mort parce qu'il est militaire et aucun hommage ne lui est rendu le 11 mars», date anniversaire de sa mort, a déploré Mme Ibn Ziaten, jointe au téléphone par l'AFP.

    Latifa Ibn Ziaten ne viendra pas dimanche aux cérémonies à Toulouse en mémoire à toutes les victimes de Merah, jour anniversaire de l'attaque de l'école juive. Du 11 mars au 19 mars, Merah a tué trois soldats puis dans l'école juive Ozar Hatorah, un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans.

    Le Maroc lui a rendu hommage

    Latifa Ibn Ziaten, qui est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation, reconnaît que l'État français lui «rend hommage» pour son travail dans les écoles, les prisons ou encore auprès des parents. «Le seul hommage à mon fils, il a été rendu par le Roi du Maroc et le Maroc», pays d'origine de la victime, a-t-elle souligné.

    La cérémonie a eu lieu samedi 11 mars à M'diq, dans le nord du Maroc en présence de nombreux officiels français et marocains. Dans un discours lu par un conseiller royal, le roi Mohammed VI a «tenu à s'associer à la peine» de Mme Ibn Ziaten, lui rendant un hommage appuyé pour son «message de paix» et pour avoir «montré aux apologistes du terrorisme qu'ils n'auront pas raison de nous».

    «Il y a cinq ans, votre fils, votre frère, adjudant Imad Ibn Ziaten, était froidement abattu, victime de l'équipée meurtrière d'un terroriste inspiré par la haine. Pas un instant nous ne l'avons oublié», a rappelé pour sa part le président François Hollande, dans un message lu par l'ambassadeur de France. Le chef de l'État s'était également entretenu au téléphone avec la mère du soldat.

    Latifa Ibn Ziaten a indiqué qu'elle avait programmé une rencontre samedi avec une personnalité mais sans dévoiler laquelle. «Je vais lui demander si ce sont des mouches, des hommes ou des militaires qui sont tombés», a-t-elle prévenu, rappelant que «si (s)on fils n'avait pas été militaire, il serait à (s)es côtés aujourd'hui».