Trafic de drogue : directement du producteur au consommateur, le nouveau visage des go-fast

Alors que les plus gros trafiquants de drogue préfèrent confier l’importation du cannabis à des spécialistes, les dealers de cités mènent encore de bout en bout l’acheminement de la marchandise en région parisienne. C’est plus de risques, mais la manne financière est alléchante : le kilo de cannabis se négocie à 1500 euros en Espagne et son prix double arrivé en Île-de-France.

Les convois routiers chargés de cannabis et qui relient l’Espagne à la région parisienne sont organisés par des équipes originaires la plupart du temps des quartiers sensibles. PhotoPQR/Sud Ouest/Quentin Top
Les convois routiers chargés de cannabis et qui relient l’Espagne à la région parisienne sont organisés par des équipes originaires la plupart du temps des quartiers sensibles. PhotoPQR/Sud Ouest/Quentin Top

    Rendues célèbres grâce au film éponyme avec Roschdy Zem en 2017, les équipes de spécialistes du go-fast continuent d’assurer l’acheminement du cannabis en Île-de-France. Dernier exemple, deux malfaiteurs, âgés de 25 et 30 ans, ont été interpellés fin mai au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines (Yvelines) au volant de deux fourgons transportant 1,9 tonne de résine de cannabis. Les commanditaires ne sont autres que des dealers de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne qui restent encore à identifier.

    Ces convois routiers qui relient l’Espagne à la région parisienne sont organisés par des équipes originaires la plupart du temps des quartiers sensibles. « Ce sont des trafiquants de niveau intermédiaire qui mènent de bout en bout l’acheminement du cannabis du producteur au consommateur », précise un officier de police. Certains réseaux, comme celui des frères B., natifs de Chevilly-Larue (Val-de-Marne), ont même poussé le concept jusqu’à produire eux-mêmes de la résine dans le Rif marocain pour l’écouler en région parisienne.