Une ferme de cannabis démantelée en Seine-et-Marne : huit arrestations et des armes découvertes

Mardi, huit hommes ont été interpellés dans le Val-de-Marne et en Seine-et-Marne par une centaine de policiers. Ils sont soupçonnés d’avoir cultivé du cannabis en quantité industrielle à Limoges-Fourches. 2 700 plants ont été saisis.

Limoges-Fourches, mardi. Les policiers de la police judiciaire du Val-de-Marne ont découvert une ferme de culture de cannabis, avec 2 700 plants. DR
Limoges-Fourches, mardi. Les policiers de la police judiciaire du Val-de-Marne ont découvert une ferme de culture de cannabis, avec 2 700 plants. DR

    La plantation a été compliquée à trouver. « Les suspects étaient sur leurs gardes tout le temps, faisaient demi-tour et plusieurs tours de ronds-points pour vérifier s’ils étaient suivis », lâche un proche du dossier. Mardi matin, après des mois d’enquête, la police judiciaire du Val-de-Marne a mis un coup de pied dans la fourmilière en interpellant huit suspects, âgés entre 30 et 45 ans, dans l’est du Val-de-Marne et en Seine-et-Marne. Ces producteurs de cannabis, cultivé dans une ferme à Limoges-Fourches (Seine-et-Marne), et revendeurs en gros sont actuellement en garde à vue pour association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants.

    Des fusils d’assaut et de précision découverts

    Outre la marchandise, avec plus de 2 700 plants trouvés, la centaine de policiers mobilisés, dont « des renforts du 36, de la Brigade de recherche et d’intervention, et plusieurs brigades canines », comme le rappelle une source, sont tombés sur une inquiétante collection d’armes. « C’est un collectionneur apparemment, mais cela demeure inquiétant », ajoute un proche de l’affaire. Les policiers ont notamment mis la main sur un AK47, la classique Kalachnikov, et aussi deux fusils d’assaut, des fusils de précisions et plusieurs armes de poing.

    Au départ, voici plusieurs mois, les enquêteurs n’ont qu’un petit fil à tirer, soit les activités suspectes d’un homme connu et déjà condamné pour culture du cannabis. Des vérifications amènent vite les policiers à une conclusion simple. L’homme prend bien trop de précaution pour s’être rangé des voitures depuis sa dernière condamnation. Filatures, repérages, ciblages de l’entourage, surveillance téléphonique… les fonctionnaires effectuent un travail de longue haleine sans parvenir, apparemment, à trouver la ferme.

    « Pour au moins 100 000 euros de matériels »

    Finalement, au terme de filatures complexes, ils découvrent voici quelques jours leur exploitation, une ferme apparemment tranquille, à Limoges-Fourches, à quelques encablures de la ville préfecture de Melun. Les perquisitions dans « cet espèce de grand hangar », comme le décrit une source, n’ont fait que confirmer l’ampleur de la production. Outre les milliers de plants, les policiers ont mis la main sur près de 20 kg de marijuana, « uniquement des têtes », glisse un proche de l’affaire, « bien emballés dans des sacs thermo-soudés ». Une partie de la marchandise a été également retrouvée aux domiciles des suspects.

    Pour être sûr d’avoir une production de qualité et régulière, le patron se serait assuré les services de vrais jardiniers. « Il y avait des plants à différents stades de maturité », détaille une source. Pour être le plus discret, « ils avaient des bâches au rez-de-chaussée et bien isolé la toiture pour éviter d’être repéré par une caméra thermique ». Bien évidemment à l’intérieur, ils ont mis la main sur l’attirail du parfois cultivateur avec un système aération et des lampes solaires extrêmement puissantes. « Il y en avait pour au moins 100 000 euros de matériels », estime une source. Lors des perquisitions, près de 50 000 euros en liquide ont été saisis ainsi que plusieurs voitures, des montres de luxe et un pavillon.

    Les hommes de la police judiciaire vont tâcher de savoir depuis quand cette petite entreprise livrait de l’herbe, apparemment essentiellement dans le Val-de-Marne. « Ils restent encore beaucoup d’éléments à vérifier », glisse un habitué de ces affaires. Quant à l’ensemble de la drogue saisie, elle a été incinérée en fin de journée, une fois les prélèvements et autres analyses effectuées.

    Les suspects pourraient être déférés devant le juge d’instruction, à la tête de cette enquête, vendredi au terme de 96 heures de garde à vue.