Yvelines : un garçon de 19 ans enlevé et torturé par des dealers pour une dette de 15 000 euros

Le jeune homme a été retrouvé blessé sur le parking d’un centre commercial aux Clayes-sous-Bois. Il aurait été séquestré pendant deux jours.

La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire est chargée de mener l'enquête. Elle s'attache d'abord à vérifier les déclarations de la victime (illustration). LP/Benjamin Derveaux
La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire est chargée de mener l'enquête. Elle s'attache d'abord à vérifier les déclarations de la victime (illustration). LP/Benjamin Derveaux

    Règlement de comptes entre trafiquants. Un dealer présumé, âgé de 19 ans, a été enlevé et torturé, jeudi 15 août à Buchelay (Yvelines), avant d’être séquestré durant deux jours par ses ravisseurs.

    Samedi vers 16h15, aux Clayes-sous-Bois (Yvelines), ce garçon, qui semble en grande détresse, s’adresse à une cliente sur le parking du supermarché Grand Frais. Cette dame prévient la police et une patrouille arrive rapidement pour le secourir. Le jeune homme, connu pour être en errance, raconte que deux jours plus tôt, il aurait été surpris par trois hommes sur le parking d’Auchan à Buchelay. D’après son récit, ils l’ont forcé à monter dans une voiture. Il confie qu’il s’agit d’un conflit l’opposant à des trafiquants de drogue à qui il devrait la somme de 15 000 euros.

    Les mains brûlées par des cigarettes et un chalumeau

    Après un temps passé dans le véhicule, avec une cagoule sur la tête, ses ravisseurs s’arrêtent dans un bois et auraient exigé d’être remboursés. L’un d’eux aurait brandi un pistolet en direction de leur victime. Il aurait tiré deux coups de feu dans le vide près de lui. La victime n’a aucun moyen d’honorer cette mystérieuse créance. Le trio exige alors que ce jeune homme travaille gratuitement pour leur compte.

    Le garçon est remis dans le coffre et conduit dans un appartement où il est torturé. Ce dernier encaisse des coups au visage avec un pommeau de douche. Ses mains sont brûlées avec des cigarettes et un chalumeau. Enfin, sa tête est rasée avec une lame, comme l’attestent les nombreuses plaies constatées sur son crâne. Ils exigent que leur otage leur révèle des noms et des adresses de nourrices de stups, c’est-à-dire ceux qui gardent la drogue. Les kidnappeurs voulaient-ils s’approprier des stupéfiants ? Ou s’agit-il d’autre chose ? Pour l’heure, toutes les hypothèses restent ouvertes.

    Il trompe la vigilance de ses ravisseurs

    Le vendredi, le trio l’aurait déposé devant un point de deal de Plaisir (Yvelines), où il aurait été contraint de travailler sous surveillance. Le soir, ils l’auraient ramené à l’appartement où il était gardé sans boire ni manger. Le lendemain, il aurait été reconduit sur les lieux du trafic et serait parvenu à tromper la vigilance de son gardien et à prendre la fuite vers ce magasin de légumes de la zone commerciale voisine. Le blessé a été conduit à l’hôpital pour y recevoir des soins. Les urgences médico-légales lui ont accordé sept jours d’incapacité totale de travail.

    Les investigations ont été confiées aux fonctionnaires de la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire. Pour l’heure, ils s’attachent à vérifier les déclarations de la victime et tentent d’identifier ses agresseurs. Deux suspects, âgés de 23 ans 19 ans, ont été interpellés, lundi par les forces de l’ordre avant d’être placés en garde à vue à Versailles.