Céleste, une nouvelle compagnie aérienne pour ressusciter la ligne Paris-Brest

Elle fait parler d’elle car le premier aéroport breton, Brest-Guipavas, en souffrance d’une liaison Brest-Orly et sans prétendant, lui fait confiance. Céleste, toute nouvelle compagnie morlaisienne, la première créée en France depuis dix ans, s’apprête à assurer cette rotation dès ce début 2024.

Céleste, toute première compagnie aérienne créée en France depuis dix ans, va assurer les liaisons Brest-Orly dès le début 2024. LP/Nora Moreau
Céleste, toute première compagnie aérienne créée en France depuis dix ans, va assurer les liaisons Brest-Orly dès le début 2024. LP/Nora Moreau

    C’est une toute nouvelle compagnie, basée à Morlaix (Finistère), dans les anciens locaux de Hop ! (filiale d’Air France dissoute en 2020), qui vient de voir le jour. Céleste, première compagnie aérienne créée en France depuis dix ans, a reçu l’aide d’investisseurs privés comme publics (généralement sous forme de capital ou d’avance remboursable), et a pu s’affirmer, au travers d’un budget global de lancement d’un peu plus de 8M€, pour prétendre à une licence d’exploitation attendue en ce début 2024.

    Une cinquantaine de chefs d’entreprises bretons derrière

    Mais pourquoi cette création soudaine ? Pour assurer un lien régulier avec Paris. Depuis la pandémie, l’aéroport de Brest-Guipavas, premier aéroport breton, avait essuyé de nombreuses déconvenues. Au-delà d’une baisse drastique de fréquentation au lendemain des confinements (1,2 million de passagers à l’année avant le Covid contre environ 80 0000 maintenant même si ce chiffre est en augmentation progressive), sa ligne régulière vers Orly s’est vue fortement ébranlée.

    Au 30 octobre 2022, il ne devait même plus y avoir de ligne du tout entre l’aéroport Brest-Bretagne et Paris-Orly. La décision d’Air France, brutale et visiblement sans appel, avait fait bondir la pointe bretonne. Les acteurs économiques et politiques s’étaient alors rassemblés en urgence pour en discuter et envisager des solutions.

    Après une prolongation de six mois imposée par le ministère des Transports, une solution avait, par la suite, été envisagée : ouvrir la porte d’embarquement à une compagnie régionale pour assurer cette liaison, essentielle pour l’économie régionale. Chalair, compagnie normande régionale, avait repris le marché. Mais voilà, elle a récemment suspendu son activité, estimant que le remplissage de ses avions n’est plus ce qu’il était depuis la période préCovid et pointant également du doigt, d’après la presse locale, un manque d’accompagnement des politiques locales.



    « Nous avons donc voulu répondre à ce réel besoin, glisse le porte-parole de Céleste, qui reprend donc le flambeau d’ici peu. Il faut que l’on puisse désenclaver la pointe bretonne (un Paris-Brest en train se fait généralement en quatre heures, voire plus, NDLR). C’est aussi pour cela qu’une partie du financement de la compagnie vient du privé, grâce à une cinquantaine de chefs d’entreprises bretons. Ces derniers ont voulu participer au lancement de la société. Mais les investisseurs publics nous ont également bien aidés sous forme d’avances remboursables. »

    Pour la jeune compagnie, il s’agit « d’une aventure bretonne », qui pourrait, « si le modèle fonctionne, donner suite à de nouvelles liaisons régionales ». « Chalair s’étant désengagée, nous voulons désormais prouver que nous serons en mesure d’assurer un service pérenne », ajoute le porte-parole. Céleste devrait donc s’élancer dès ce mois janvier 2024.