Jean-Paul Belmondo, Jeanne Moreau et la fleuriste de Blaye

À Blaye, Belmondo a marqué les esprits. C’est dans la petite ville girondine, située au bord de la Garonne, qu’a eu lieu le tournage de «Moderato Cantabile». Un livre retrace le tournage, avec les souvenirs des habitants.

Durant le tournage du film «Moderato Cantabile», Belmondo fait de Monique Mariné sa confidente : la fleuriste devait discrètement aller fleurir la chambre de Jeanne Moreau... LP/Klervi le Cozic
Durant le tournage du film «Moderato Cantabile», Belmondo fait de Monique Mariné sa confidente : la fleuriste devait discrètement aller fleurir la chambre de Jeanne Moreau... LP/Klervi le Cozic

    « Jean-Paul Belmondo m’avait demandé de fleurir la chambre de Jeanne Moreau qui aimait beaucoup les roses, mais je devais rester discrète. Belmondo me faisait des clins d’œil de loin pour me remercier ! » se souvient, malicieuse, Monique Mariné, 90 ans. Comme cette ancienne fleuriste, les Blayais n’ont jamais oublié la venue des deux acteurs dans le village, alors que Bébel s’est éteint ce lundi à l’âge de 88 ans.

    « Le tournage de Moderato Cantabile est un sujet de conversation récurrent depuis soixante ans ! », sourit Julien Bonamy, musicien et conteur. Il était venu pour récolter les souvenirs des résidents de trois maisons de retraite, il en a découvert un, précieux, partagé par tous, celui d’un acteur vedette spontané et simple, venu jouer au foot avec les gamins, ou discuter au kiosque à journaux. Avec l’association « Le Dire autrement », il a recueilli les souvenirs du tournage d’une douzaine de Blayais, de 77 à 96 ans pour en faire un récit.



    On y croise Marie-Ange, Monique, Rose, Georges... L’une était figurante en 1960, l’autre chauffeur de camion. « Mais cette fois-ci, ce sont eux les personnages principaux », glisse Marion Legrand, art thérapeute, qui a croqué les acteurs, ceux d’un jour et celui de toujours, pour le livre. Deux portraits que Jean-Paul Belmondo a eu le temps de dédicacer, « alors qu’il peinait à écrire son prénom l’an dernier, il a écrit « à mes amis de Blaye ». « A sa disparition j’ai pleuré souffle Monique Mariné, j’ai perdu un ami. »