La fac de Nanterre renoue avec les AG monstres et le blocage

Encore plus nombreux ce lundi matin qu’aux assemblées du printemps dernier, les étudiants ont voté majoritairement le blocage de l’université.

 Nanterre, ce lundi. Plus d’un millier d’étudiants ont assisté à l’assemblée générale dans l’amphi du bâtiment G, où le blocage de la fac a été voté après 3 h 45 de débats.
Nanterre, ce lundi. Plus d’un millier d’étudiants ont assisté à l’assemblée générale dans l’amphi du bâtiment G, où le blocage de la fac a été voté après 3 h 45 de débats. LP/F.H.

    « Les Gilets jaunes dans la rue, c'est maintenant, les lycéens dans la rue, c'est maintenant. Il faut s'organiser pour que Macron, il dégage », lance un étudiant, déclenchant un tonnerre d'applaudissements. Alors que les bâtiments de l'université Paris Nanterre étaient bloqués par des chaises depuis 7 heures du matin, plus d'un millier d'étudiants ont participé à une assemblée générale ce lundi.

    Elle s'est conclue par le vote du blocage de la fac et d'une motion appelant à faire grève et à manifester les 11, 13 et 14 décembre. L'annulation des cours et le report des partiels sont également réclamés.

    Les étudiants en contrôle continu devaient en effet passer leurs partiels cette semaine, alors que ceux inscrits en contrôle terminal les effectuent du 17 au 21 décembre. « On avait des partiels ce matin, tout a été annulé », expliquent devant la porte de l'amphi trois étudiantes en master de langue en contrôle continu.

    L'augmentation des frais pour les étudiants étrangers ne passe pas

    « Avec un de nos profs, cela ne posera pas de problème car on a eu beaucoup de notes et il fera une moyenne, reprennent-ils. Pour un autre par contre, qui ne nous a pas encore notés, il faudra trouver une solution. »

    De l'autre côté de la porte, les interventions des militants de l'Unef et du NPA se succèdent, portant d'abord sur la nécessité de lutter contre la hausse programmée des frais d'inscription pour les étudiants étrangers hors Europe, principal grief des étudiants mobilisés.

    « L'augmentation des frais d'inscription pour les étudiants étrangers, ce n'est qu'une étape vers l'augmentation des frais d'inscription pour tous », avertit Barthélemy Piron, étudiant en histoire, adhérent à l'Unef, déjà très actif au printemps dernier et à la rentrée pour soutenir les « sans fac ».

    « Le blocage arrive toujours au moment des partiels. Pourquoi maintenant ? »

    Pendant les quatre heures qu'a duré l'AG, les antiblocages ont aussi pu s'exprimer, malgré les sifflets et huées. « Les causes qui ont été évoquées sont justes. Mais le blocage arrive toujours au moment des partiels. Pourquoi maintenant, pourquoi pas avant ? », demande Oriane, étudiante en droit en master. « Pourquoi on bloque ? Parce que sinon on n'aurait pas ce débat avec autant de monde que ce matin », lui rétorque Max.

    Le conseil d'administration de l'université se réunissait ce lundi après-midi et devait décider des mesures à prendre pour les prochains jours. Entre-temps, certains bâtiments avaient pu être débloqués. Le resteront-ils jusqu'à la prochaine AG, prévue jeudi à 10 heures ?