Villeneuve-la-Garenne : le centre d’accueil des migrants vit ses derniers jours

Le département veut récupérer son bâtiment où vivent 50 personnes. Elus de gauche et associations réclament une réquisition des locaux.

 Villeneuve-la-Garenne, le 19 juillet. Le centre de réfugiés, l’Oasis, doit fermer ses portes le 31 août.
Villeneuve-la-Garenne, le 19 juillet. Le centre de réfugiés, l’Oasis, doit fermer ses portes le 31 août. LP/V.T.

    Ils seront peut-être près de 50 à être laissés dans la nature. Le centre d'hébergement d'urgence « L'Oasis », situé à Villeneuve-la-Garenne et géré par la Croix-Rouge, va fermer ses portes le 31 août. Une cinquantaine de migrants y sont hébergés.

    Le département des Hauts-de-Seine, propriétaire des murs, souhaite récupérer les lieux, ouverts en décembre 2015 après le démantèlement du lycée Jean Carré à Paris (XIXe). « Depuis le début, il était convenu avec l'Etat que cette mise à disposition était accordée de manière provisoire dans un contexte d'urgence. La date a été définie en plein accord avec l'Etat », justifie-t-on dans l'entourage de Patrick Devedjian, président (LR) du conseil départemental.

    Pour tenter de faire infléchir sa position, une pétition a été lancée, en direction du Préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, par Gabriel Massou, conseiller départemental (PCF) d'opposition, la député (PCF) Elsa Faucillon et Melek Ekim, membre du Collectif d'aide aux réfugiés. Plus de 480 signatures ont déjà été recueillies pour demander au Préfet de « réquisitionner les locaux ». « Tout se passe très bien, les locaux sont parfaits, la relation avec le voisinage est très bonne … Pourquoi vouloir les faire partir, s'interroge Melek Ekim. On ne peut pas jouer comme cela avec les gens. »

    Un programme immobilier à la place

    Pour le moment aucun point de chute ne semble encore défini pour la cinquantaine de réfugiés, tous célibataires. « L'Etat a eu tout le temps nécessaire pour s'organiser », cingle-t-on au département. Les pétitionnaires, eux, ne comprennent pas les intentions du Président du conseil départemental. « Les locaux sont corrects, mais on va les déplacer dans des gymnases, c'est ahurissant, s'étrangle Gabriel Massou. Patrick Devedjian nous a dit qu'il voulait le vendre, sans que l'on sache pourquoi… »

    En réalité, le département souhaite revenir à son « projet initial ». « Un processus a été engagé pour réaliser un programme de logements sur cette parcelle associée à celle limitrophe située en front de rue », indique-t-on encore au conseil départemental, sans donner plus de précision. Des diagnostics et une étude de capacité a été effectuée. Des échanges ont même déjà eu lieu avec la ville.

    Mais le dossier semble loin d'être réglé. Les pétitionnaires entendent ne pas laisser faire. « Nous allons faire monter la pression, promet Gabriel Massou. D'autant que je doute que le préfet ait envie d'utiliser la force pour démanteler le centre. Qui plus est en plein été, où peu de forces sont disponibles. »