Cahiers de doléances: ce que réclament les Gilets jaunes franciliens

A l’appel de l’Association des maires d’Ile-de-France et suite au mouvement des Gilets jaunes, plusieurs communes ont ouvert des cahiers de doléances pour prendre le pouls de leurs administrés. Premières impressions.

 Un cahier de doléances est mis à disposition du public en mairie de Savigny-le-Temple.
Un cahier de doléances est mis à disposition du public en mairie de Savigny-le-Temple. DR.

    Les élus locaux peuvent-ils réussir à faire dialoguer Gilets jaunes et gouvernement? C'est en tout ce qu'espère Stéphane Beaudet, le président (ex-LR) de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif). Il y a une dizaine de jours, il a demandé aux membres de son association d'ouvrir des cahiers de doléances. Des registres installés en mairie où chacun, Gilet jaune ou non, peut inscrire un message, qui sera ensuite porté devant « les pouvoirs publics nationaux ».

    Une centaine de communes ont joué le jeu

    Des pages blanches prêtes à recueillir les attentes, craintes, coups de colère ou suggestions des habitants. Du moins chez les maires qui jouent le jeu. «Une centaine de communes d'Ile-de-France l'ont fait, indique celui qui est aussi maire de Courcouronnes, en Essonne. Je n'en espérais pas autant, car la région est peu concernée par le mouvement des Gilets jaunes, excepté dans sa frange rurale.»

    L'idée a d'ailleurs trouvé un plus large écho dans les communes rurales. Résultat : si les inquiétudes sur le pouvoir d'achat sont les plus partagées, on voit aussi poindre des demandes concernant le maintien des services sociaux ainsi qu'une vraie exigence d'égalité d'accès aux transports et aux services publics en général, entre zones rurales et urbaines.

    Compilés au mois de janvier

    « Les seules instances publiques encore respectées sont les mairies, assure Stéphane Beaudet. Et je pense que cette initiative peut fonctionner, car notre association n'est pas partisane… » L'occasion, aussi, d'échanger. « Il faut entendre ce que disent les Gilets jaunes, mais aussi expliquer que chacun profite du retour des impôts », insiste le président de l'Amif.

    Les messages déposés dans les cahiers de doléances seront « compilés au mois de janvier », avant d'être communiqués au gouvernement en février. « Mais il est encore trop tôt pour faire une synthèse sur le fond. » De son côté, le gouvernement a annoncé une grande consultation nationale à partir de janvier.

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    A PARIS, ON S'ORGANISE POUR RECUEILLIR DES PROPOSITIONS

    Anne Hidalgo l'a annoncé dès la semaine dernière. Paris prendra sa part à la concertation nationale voulue par le Président de la République.

    Ce mardi matin, une réunion à l'Hôtel de Ville, associant les maires d'arrondissements et les présidents de groupes politiques du Conseil de Paris, a posé le cadre d'organisation : réunions, plate-forme numérique pour déposer des propositions, débats pilotés par les maires d'arrondissements sur la base des propositions recueillies et enfin… synthèse.

    Les neuf maires d'arrondissements de droite (Ier, Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe, XVe, XVIe, et XVIIe) ont pour leur part déclaré, lundi, qu'ils allaient installer des cahiers de doléances et propositions dans leurs mairies au retour des vacances de Noël, « afin que chacun puisse contribuer au débat pour un nouveau contrat social ».

    Et les élus d'opposition d'insister : «les arrondissements sont par essence l'échelon de proximité de la collectivité parisienne».