Attaque au Niger : le Sahel, un repaire de djihadistes de plus en plus dangereux

Cette vaste région de l’ouest de l’Afrique a été le théâtre d’une nouvelle attaque armée qui a tué six Français dimanche près de Niamey (Niger). La présence militaire française depuis sept ans n’a rien résolu.

 Entre Gao (Mali) et Niamey (Niger), le 1er novembre 2019. Quelque 4500 militaires français de l’opération Barkhane sont déployés dans cette région très instable.
Entre Gao (Mali) et Niamey (Niger), le 1er novembre 2019. Quelque 4500 militaires français de l’opération Barkhane sont déployés dans cette région très instable. LP/Philippe de Poulpiquet

    Même si l'Elysée et le Quai d'Orsay restaient, dimanche soir encore, très prudents quant à la nature et l'origine de l'attaque armée qui aurait fait huit victimes dont six Français, une évidence s'impose : le Niger est devenu un des points de cristallisation du conflit dans le Sahel. C'est en effet, la troisième fois en un an que ce pays de l'Afrique de l'Ouest est la cible de raids terroristes. Les deux précédents, qui avaient eu lieu en juillet en décembre 2019, avaient été revendiqués par des groupes djihadistes.

    Ces derniers, l'État Islamique au Grand Sahara (EIGS), Al Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi) ou encore Boko Haram, qui pullulent dans la zone, sont souvent « « concurrents » entre eux. « Il est clair désormais que le Niger est entré de plain-pied dans la guerre du Sahel et que celle-ci, partie du Mali, s'est depuis étendue au Burkina Faso et désormais au Niger et au Tchad », souligne Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences-po Paris.