Comment le Qatar a fait fructifier ses «liaisons dangereuses» avec les talibans

Souvent critiqué pour ses liens supposés avec des organisations terroristes ou même avec les talibans, le petit état du Golfe persique a renforcé sa position dans l’échiquier politique de la région grâce à son implication diplomatique. Décryptage.

Qatariens, Américains et talibans lors des discutions en vue des accords de paix à Doha, début 2019. AFP/STRINGER
Qatariens, Américains et talibans lors des discutions en vue des accords de paix à Doha, début 2019. AFP/STRINGER

    La chute « soudaine » de l’Afghanistan aux mains des Talibans a placé à la fois les liens et la présence ancienne des « étudiants » dans la capitale qatarienne sous les feux de la rampe depuis dimanche. S’il y a bien un endroit où cette prise de pouvoir n’a pas été une surprise, c’est bien à Doha. En Effet, le petit pays du Golfe a invité les talibans à y ouvrir un « bureau politique » dès 2013, avec la bénédiction des États-Unis, alors que le conflit né en 2001, avec le 11-Septembre, ravageait encore l’Afghanistan, situé à moins de 2000 kilomètres de là.

    Car c’est bien dans la capitale qu’ont été signés les désormais célèbres accords de Doha, paraphés par les Talibans, actant le retrait des troupes américaines et de ses alliés occidentaux de l’ex- « empire » afghan. Des accords négociés de haute lutte, mais qui finalement tiennent à peu de chose : maîtriser les potentiels terroristes sur son territoire pour les talibans et se retirer totalement du pays pour les États-Unis et leurs alliés.