Corée du Nord : Kim Jong-un évoque le «dialogue» avec les Etats-Unis

Le dirigeant nord-coréen a évoqué le futur sommet entre Pyongyang et Washington devant des cadres de son parti.

 Kim Jong-un préside le bureau politique du comité central du Parti des travailleurs, unique parti politique autorisé en Corée du Nord.
Kim Jong-un préside le bureau politique du comité central du Parti des travailleurs, unique parti politique autorisé en Corée du Nord. AFP/Photo fournie par KCNA

    Un pas de plus. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a évoqué pour la première fois publiquement un « dialogue » avec les Etats-Unis alors que se précise un sommet bilatéral avec le président américain Donald.

    Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, Kim Jong-un a présenté un rapport devant des hauts responsables du parti unique « sur la situation dans la péninsule coréenne », incluant « la perspective du dialogue entre les Etats-Unis et la DPRK » (acronyme officiel de la Corée du Nord). Ces déclarations faisaient suite à l'annonce, par Trump, de la rencontre historique « en mai ou début juin ».

    C'est la première fois que l'agence officielle nord-coréenne fait allusion à un sommet avec les Etats-Unis, sans toutefois le mentionner explicitement, ni citer le nom de Donald Trump. En revanche, selon KCNA, l' autocrate aux ambitions nucléaires a mentionné le prochain sommet avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in, prévu pour le 27 avril.

    Le Nord prêt à la dénucléarisation ?

    Après des mois de menaces de guerre entre Washington et Pyongyang autour du programme nucléaire nord-coréen, des négociations sont en cours pour préparer ce sommet très attendu. Dimanche, le Wall Street Journal a rapporté que la Corée du Nord avait confirmé directement auprès des Etats-Unis qu'elle était prête à négocier sur la dénucléarisation. « Je pense qu'il y aura un grand respect mutuel et nous espérons qu'il y aura un accord sur la dénucléarisation » lors de cette rencontre, a poursuivi le président américain, sur un ton beaucoup moins agressif que celui employé il y a quelques mois, quand Kim Jong Un et Donald Trump s'échangeaient insultes et menaces.

    Preuve supplémentaire de la volonté de détente de la péninsule coréenne, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, doit être reçu mardi à Moscou, pour la première fois, par son homologue russe Sergueï Lavrov. « La Russie a gardé des relations de travail normales avec la Corée du Nord dans les moments difficiles, et il est important pour Pyongyang d'obtenir la compréhension de la Russie » avant les sommets avec la Corée du Sud et les Etats-Unis », a expliqué à l'AFP Alexandre Vorontsov, responsable de la Corée à l'Institut des études orientales de l'Académie russe des sciences.

    La question des travailleurs nord-coréens présents en Russie

    La Russie « soutient les démarches des autorités nord-coréennes visant au rapprochement intercoréen, la normalisation des relations entre les deux Corée et l'établissement d'un dialogue direct avec les Etats-Unis », a affirmé Lavrov dans un communiqué.

    L'un des sujets abordés lors de cette visite à Moscou devrait être la situation des travailleurs nord-coréens présents en Russie. La Russie, qui délivre chaque année entre 12 000 et 15 000 visas à des citoyens nord-coréens, a affirmé en février avoir commencé à les renvoyer dans leur pays, en application des sanctions adoptées fin décembre 2017 par le Conseil de sécurité de l'ONU. Quelque 35 000 Nord-Coréens travaillent en Russie, essentiellement dans la construction, l'agriculture et l'industrie poissonnière. Si leur travail génère de précieuses devises pour leur pays d'origine, ils travaillent dans des « conditions proches de l'esclavage », selon l'ONU.