Guerre en Ukraine : l’Allemagne maintient son refus de livrer des missiles longue portée

« L’Allemagne a pris une décision claire sur ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas. Cette décision ne changera pas », a déclaré le chancelier Olaf Scholz.

Olaf Scholz n’a cessé de réaffirmer son opposition à ce que son pays, plus grand contributeur européen d’aides financières et militaires à l’Ukraine, livre à Kiev des missiles longue portée Taurus, de fabrication allemande. AFP/Tobias Schwarz
Olaf Scholz n’a cessé de réaffirmer son opposition à ce que son pays, plus grand contributeur européen d’aides financières et militaires à l’Ukraine, livre à Kiev des missiles longue portée Taurus, de fabrication allemande. AFP/Tobias Schwarz

    L’Allemagne ne changera rien à sa décision de ne pas livrer à l’Ukraine de missiles de longue portée, a déclaré vendredi le chancelier Olaf Scholz alors que les dirigeants américain et britannique doivent discuter de la possibilité d’autoriser Kiev à utiliser des armes de ce type contre la Russie.

    « L’Allemagne a pris une décision claire sur ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas. Cette décision ne changera pas », a déclaré le dirigeant allemand lors d’une conférence de presse à Berlin.

    Le dirigeant allemand n’a cessé de réaffirmer son opposition à ce que son pays, plus grand contributeur européen d’aides financières et militaires à l’Ukraine, livre à Kiev des missiles longue portée Taurus, de fabrication allemande.

    L’Allemagne « très ferme »

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclame depuis plusieurs mois ces armes d’une portée de plus de 500 km qui pourraient atteindre le territoire russe en profondeur. De nombreux élus allemands, y compris au sein de la coalition d’Olaf Scholz, demandent au chancelier de franchir le pas.

    Un feu vert à l’utilisation de missiles à longue portée occidentaux contre la Russie est au menu de discussions vendredi à la Maison Blanche entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Joe Biden.



    Kiev espère obtenir des deux dirigeants une plus grande liberté d’action pour utiliser les missiles Storm Shadow livrés par le Royaume-Uni et pour les ATACMS fournis pas les États-Unis, des armes d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres qui permettraient d’atteindre des sites logistiques de l’armée russe et des aérodromes d’où décollent ses bombardiers.

    La crainte d’une escalade

    Interrogé sur ce sujet, le porte-parole d’Olaf Scholz, Steffen Hebestreit, a déclaré que « les armes dont les États-Unis et la Grande-Bretagne discutent actuellement sont des armes que nous n’avons pas fournies (…) et à cet égard, il n’y a pas de changement ». Olaf Scholz est « très ferme » sur ce sujet, a-t-il ajouté.

    Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le chef du gouvernement allemand s’est à plusieurs reprises aligné sur les décisions de Washington concernant les livraisons d’armes à l’Ukraine, se coordonnant étroitement avec le président Joe Biden.

    Mais le chancelier doit maintenir un fragile équilibre entre son engagement d’aider l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra » et les craintes d’une partie de l’opinion publique qui s’inquiète d’une possible escalade.

    Issu d’une longue tradition pacifiste, le parti social-démocrate du chancelier est en chute libre dans les sondages, largement battu dans deux élections régionales récentes par le parti d’extrême droite AfD, opposé au soutien miliaire à l’Ukraine.