Guerre en Ukraine : l’attaque de Poltava visait un camp d’entraînement militaire, affirme l'armée russe

Le ministère russe de la Défense a affirmé que la frappe de missiles qui a tué la veille au moins 53 personnes et fait plus de 200 blessés à Poltava, dans le centre de l’Ukraine, visait un centre d’entraînement militaire.

Deux missiles balistiques ont touché « un établissement d’enseignement et un hôpital voisin », selon le président ukrainien Zelensky. AFP/Jaraccz
Deux missiles balistiques ont touché « un établissement d’enseignement et un hôpital voisin », selon le président ukrainien Zelensky. AFP/Jaraccz

    Le bilan est lourd. Au moins 51 personnes sont mortes et plus de 271 blessées, mardi, dans une frappe russe sur Poltava, une ville située à environ 300 km à l’est de Kiev et qui comptait quelque 300 000 habitants avant l’invasion russe de l’Ukraine. Cette attaque ciblait « le 179e centre d’entraînement conjoint des forces armées ukrainiennes dans la ville de Poltava », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué en ajoutant : « Toutes les cibles désignées ont été détruites ».

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    Deux missiles balistiques ont touché « un établissement d’enseignement et un hôpital voisin », a écrit le président ukrainien sur Facebook. « L’un des bâtiments de l’Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres », a-t-il souligné, parlant de cet établissement fondé dans les années 1960 et spécialisé dans la formation de spécialistes des télécommunications militaires.

    Vague de colère contre le commandement militaire ukrainien

    Des blogueurs militaires ukrainiens ont de leur côté affirmé que les missiles avaient pris pour cible une cérémonie militaire officielle en plein air. Mais le ministère de la Défense a assuré qu’aucune commémoration n’avait lieu au moment du drame. « Poltava… Comment se fait-il qu’un si grand nombre de personnes aient été rassemblées dans un tel établissement ? », a interrogé le blogueur Serguiï Naoumovitch, suivi par plus de 135 000 personnes sur Facebook.

    Cette attaque au moment où de nombreux membres du gouvernement ukrainien sont en train de démissionner a déclenché une vague de colère contre le commandement militaire ukrainien chez des parlementaires. Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement a regretté sur Telegram qu’aucun officier de haut rang n’ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires au cours d’incidents similaires par le passé. « Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ? », a-t-elle écrit. Cependant, le président ukrainien aurait ordonné « une enquête complète et rapide » sur les circonstances ayant permis cette attaque russe, alors que le district de Poltava est régulièrement la cible d’attaques de drones et de missiles russes, selon The Kyiv Independent.

    En attendant, cette attaque a largement été dénoncée par les capitales occidentales. Mardi, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby a estimé que cette attaque est un terrible rappel « de la « brutalité » du président russe Vladimir Poutine. « La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites », a de son côté dénoncé Annalena Baerbock la cheffe de la diplomatie allemande. Le président russe « doit rendre des comptes », juge la ministre allemande sur son compte X. Joe Biden, Le président américain a condamné, mardi, « dans les termes les plus fermes » une frappe qualifiée de « déplorable ». « Cette attaque est un rappel tragique des tentatives constantes et scandaleuses de Poutine de briser la volonté d’un peuple libre », a déclaré dans un communiqué de la Maison Blanche, assurant que les États-Unis « continueront » de soutenir les Ukrainiens, « notamment en leur fournissant les systèmes de défense aérienne et les capacités dont ils ont besoin pour protéger leur pays ».