Guerre en Ukraine : les Pays-Bas autorisent Kiev à utiliser des armes de longue portée sur le sol russe

Le ministre de la Défense néerlandais a insisté pour que cette utilisation se fasse contre des cibles militaires et dans le respect du droit international.

Les Pays-Bas ont promis de livrer "sans délai" des avions de combat F-16 à l'Ukraine, pour l'aider à se défendre contre l'armée russe (illustration). REUTERS/Piroschka van de Wouw
Les Pays-Bas ont promis de livrer "sans délai" des avions de combat F-16 à l'Ukraine, pour l'aider à se défendre contre l'armée russe (illustration). REUTERS/Piroschka van de Wouw

    Alors que les pays occidentaux restent réticents, les Pays-Bas donnent leur feu vert. « L’Ukraine est autorisée à utiliser les armes (néerlandaises) sur le territoire russe pour se défendre conformément au droit international », a déclaré au journal allemand Frankfurter Allgemeine le ministre de la Défense néerlandais Ruben Brekelmans, dans une interview publiée lundi.

    « Le droit international n’est pas limité par la distance » et « ne s’arrête pas à 100 km de la frontière », selon lui, ajoutant que les Pays-Bas n’imposaient « aucune restriction sur la distance opérationnelle » à l’Ukraine. Par respect du droit international, ces tirs devront servir à viser des cibles militaires et intercepter des missiles russes.

    Les Pays-Bas sont un soutien important de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe. Ils ont promis cet été de livrer « sans délai » 24 avions de combat F-16 à Kiev. Une fois dans les mains de l’armée ukrainienne, ils pourront être utilisés pour frapper côté russe, a confirmé au journal allemand Ruben Brekelmans. Il s’est dit « convaincu » que les Ukrainiens « utiliseront les avions de combat conformément au droit international. Jusqu’à présent ils l’ont fait. »

    Les Pays-Bas encouragent les autres pays à suivre sa voie

    Il a, au passage, encouragé les autres pays à « lever leurs restrictions » concernant les attaques de longue portée sur le sol russe. Les Occidentaux restent en effet très frileux à l’idée d’autoriser ces frappes sur le sol russe avec les armes qu’ils fournissent à l’Ukraine, craignant une escalade dans le conflit.

    C’est « une des dernières lignes rouges et un cap psychologique difficilement franchissable pour les Occidentaux », analysait fin août dans nos colonnes Ulrich Bounat, spécialiste de la région, « ils ont forcément peur que les Russes le considèrent comme un acte de guerre ».



    En mai, le président américain Joe Biden avait ainsi autorisé des tirs sur le sol russe pour défendre la ville de Kharkiv, mais « notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS (missiles américains à longue portée) ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé », avait-il ajouté.

    De son côté, le président ukrainien réclame fréquemment l’autorisation d’utiliser les armes qui lui sont livrées pour contre-attaquer sur le sol russe. « Il est crucial que nos partenaires éliminent les obstacles qui nous empêchent d’affaiblir les positions russes », déclarait fin août Volodymyr Zelensky, assurant que « les moyens de longue portée sont la réponse aux questions stratégiques les plus importantes de cette guerre. »