Mais où est passé Juan Carlos ?

Portugal, République dominicaine, Nouvelle-Zélande… La liste des potentielles destinations de l’ex-souverain expagnol en exil s’allonge.

 Grand amateur de voile, certains médias pensent que l’ex-roi d’Espagne s’est exilé en Nouvelle-Zélande, où doit avoir lieu la Coupe de l’Amérique l’année prochaine.
Grand amateur de voile, certains médias pensent que l’ex-roi d’Espagne s’est exilé en Nouvelle-Zélande, où doit avoir lieu la Coupe de l’Amérique l’année prochaine. AFP/Jose Jordan

    Où est passé le roi émérite? C'est la grande question à laquelle tentent de répondre tous les journaux d'Espagne depuis l'exil de Juan Carlos. Passage en revue des amis de l'ex-monarque à l'international, analyse des plans de vol des jets privés… Tous les moyens sont bons pour le retrouver.

    Mais l'affaire n'est pas simple car pour l'heure, la presse ne dispose que d'une source officielle : la lettre que le roi en exil a envoyé à son fils, le souverain Felipe VI avant de prendre le large. « Je t'informe de ma décision réfléchie de m'exiler, en cette période, en dehors de l'Espagne », a écrit l'ancien souverain. Aucun autre indice n'est glissé dans la lettre sur sa destination.

    Ce qui n'a pas empêché les médias espagnols de lancer les recherches.

    De nombreux amis à l'étranger

    Dès mardi 4 août, El Confidential assure que Juan Carlos se trouve au Portugal où il a passé sa prime enfance et plus précisément « dans la localité d'Azeitao », à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne. « Il a été accueilli par la famille Brito e Cunha-Espirito Santo, avec qui il entretient une relation fraternelle », écrit le journal, citant « des sources proches de la famille royale ».

    ABC, quotidien favorable à la monarchie, estime de son côté que Juan Carlos a atterri à Saint-Domingue en République dominicaine. El Mundo, la Vanguardia et El Pais lui emboîtent le pas, disant qu'il a l'intention de résider quelque temps chez des amis dans ce pays des Caraïbes. L'information est même confirmée par la chaîne de télévision dominicaine Canal de Noticias.

    Problème, le service des migrations dominicain dément dans la soirée et assure que le souverain n'est jamais entré sur le territoire.

    Une fuite à la James Bond

    Coup dur pour ABC, qui ne baisse pas les bras pour autant. Vendredi 7 août, le quotidien révèle ce qu'il pense être la vraie destination de Juan Carlos : Abou Dhabi aux Émirats Arabes Unis. Le journal a reconstitué le plan de vol du jet privé du roi émérite, et autant dire que nous ne sommes pas loin d'un scénario à la James Bond.

    Selon ABC, l'avion aurait décollé de Paris pour brouiller les pistes. Après une escale à Vigo, à l'ouest de l'Espagne, où il aurait récupéré Juan Carlos, le jet se serait envolé pour les Abou Dhabi. Le « fugitif » aurait ensuite été conduit en hélicoptère jusqu'au luxueux « Emirates Palace ».

    La direction de l'hôtel a démenti, affirmant qu'ils n'accueillent pour le moment aucun « client VIP ». Mais ce samedi, ABC enfonce le clou avec une photo présentée comme celle du père de l'actuel roi d'Espagne, descendant de l'avion à l'aéroport d'Abou Dhabi.

    La chasse au trésor n'est pas terminée pour autant. « Le roi Juan Carlos, destination Nouvelle-Zélande? » titre en effet ce samedi 8 août, le quotidien La Vanguardia. Il confirme le vol Vigo-Abou Dhabi mais assure que la capitale émiratie n'était pas la destination finale du roi émérite. « Le vol s'est poursuivi, a fait une autre escale en Asie du sud-est et a atteint Auckland en Nouvelle-Zélande », peut-on lire dans les colonnes du journal.

    Aucune source n'est donnée, il est seulement expliqué qu'il y a quelques années, le roi avait avoué « à certains amis » que s'il quittait un jour l'Espagne, ce serait pour aller en Nouvelle-Zélande, le « paradis des marins ». Champion de voile, Juan Carlos y aurait rejoint des amis navigateurs qui participent à des événements nautiques en préparation de la Coupe de l'Amérique qui doit s'y tenir l'année prochaine.

    Des suppositions donc, mais toujours aucune certitude.