Melania Trump fait ses adieux en exprimant sa «gratitude»

Être la première dame des Etats-Unis a été « le plus grand honneur de ma vie », a affirmé l’épouse de Donald Trump dans une vidéo diffusée lundi sur Twitter.

 Melania Trump prend la pose au milieu des soldats de Fort Bragg, en Caroline du Nord, en avril 2019. Dans son discours d’adieu, la Première Dame a rendu hommage à leur courage et à leur dévotion.
Melania Trump prend la pose au milieu des soldats de Fort Bragg, en Caroline du Nord, en avril 2019. Dans son discours d’adieu, la Première Dame a rendu hommage à leur courage et à leur dévotion. REUTERS/Lucas Jackson

    Evidemment, tout le monde fait des pronostics sur son avenir. Mais Melania Trump, jusqu'au bout, sera restée un mystère. Lundi en fin d'après-midi, la Première dame a publié un message d'adieu alors qu' elle se prépare à quitter la Maison-Blanche.

    Dans ce discours de près de 7 minutes, diffusé sur Twitter, le réseau social interdit à son époux, Melania la mutique retrace son passage à la Maison Blanche. Être la première dame des Etats-Unis a été « le plus grand honneur de ma vie », dit-elle, revenant sur son initiative « Be Best », à son travail de lutte contre la crise des opioïdes et plus encore.

    « Aucun mot ne peut exprimer la profondeur de ma gratitude pour le privilège d'avoir été votre Première dame », assure-t-elle, remerciant d'abord les forces de sécurité, les enfants qu'elle a rencontrés, qui vivaient dans des conditions difficiles, leurs mères qui parfois « combattaient une maladie ».

    L'allusion à son mari « Donald » est brève, lorsqu'elle rend aussi hommage aux agents du système de santé confrontés à la pandémie de Covid-19 notamment. « Alors que Donald et moi terminons notre séjour à la Maison Blanche, je pense à toutes les personnes que j'ai gardées dans mon cœur et à leurs histoires incroyables d'amour, de patriotisme et de détermination ».

    « La violence n'est jamais la réponse »

    Un peu moins de deux semaines après que les partisans de Trump ont violemment assiégé le bâtiment du Capitole, alors que Washington DC est cadenassée par la Garde nationale et la police dans l'attente de la cérémonie d'investiture de Joe Biden, à laquelle Donald et Melania Trump n'assisteront pas, la Première dame conseille : « Soyez passionnée dans tout ce que vous faites. Mais rappelez-vous toujours que la violence n'est jamais la réponse et ne sera jamais justifiée ». Elle avait déjà condamné les violences, quatre jours après les événements.

    Qu'on n'y voie pas, une fois de plus, une pique contre son mari. Melania est sur la même ligne que son corrosif époux. Donald Trump n'a pas appelé Joe Biden pour reconnaître sa victoire et lancer la transition, un processus pourtant institutionnalisé ; Mike Pence, son vice-président, a mis près de deux mois à appeler Kamala Harris pour la féliciter ; dans la même veine, Melania Trump n'a pas convié Jill Biden, l'épouse de Joe Biden, pour visiter la Maison Blanche, le Bureau ovale et prendre un thé. Le geste est pourtant une tradition depuis 1952, lorsque Bess Truman avait invité Mamie Eisenhower à découvrir sa future résidence.

    Car « Flotus » - l'acronyme de l'expression « First lady of the United states » - s'est montrée plus politique et déterminée que les observateurs ne l'imaginaient lorsqu'elle a pris la suite de la brillante Michelle Obama. La faute à Donald, qui ne louait que la beauté de sa femme, son élégance, ses tenues, une femme potiche, en somme, tandis qu'il mettait en avant l'intelligence et la force de sa fille Ivanka, propulsée conseillère. La faute aussi aux couleuvres qu'il a fallu avaler à vitesse grand V, comme le scandale de l'actrice porno Stormy Daniels, à qui l'équipe de campagne de Trump a versé 130 000 dollars pour acheter son silence, qu'elle n'a pas gardé.

    Melania, ancien mannequin né en ex-Yougoslavie, parlant couramment cinq langues avec un léger accent slovène, rompues aux mondanités, a vite corrigé les erreurs des débuts, lorsqu'elle avait plagié un discours de Michelle Obama, ou lorsqu'elle était venue soutenir en stilettos les sinistrés texans de l'ouragan Harvey. Année après année, présence muette au côté de son mari dissimulant son regard derrière d'immenses lunettes de soleil, elle a cependant tracé son chemin avec confiance, en solitaire, et n'a pas manqué d'orchestrer ses désaccords avec lui. Sans le lâcher pour autant.

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    Cette solidité a fait d'elle une First lady finalement appréciée : l'été dernier, elle était, selon un sondage YouGov, la troisième femme la plus admirée du pays, derrière Michelle Obama et la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg. Comme en 2016, les communicants de Trump ont voulu l'utiliser dans la dernière ligne droite de la campagne. Elle n'a pas hésité à demander « quatre ans de plus » pour son époux, soucieuse de lui faire conserver la Maison Blanche. En déduire qu'elle souhaitait y rester elle-même? Personne ne peut le dire.