Venezuela : un candidat et un chef de l'opposition tués le jour d'un scrutin capital

Un militaire a par ailleurs été tué par balles et quatre autres membres des forces de l'ordre blessés par un engin explosif lors d'affrontements avec des manifestants de l'opposition.

Le scrutin a débuté ce dimanche matin au Venezuela.  
Le scrutin a débuté ce dimanche matin au Venezuela.   AFP

    Deux personnages publics ont été tués ce dimanche au Venezuela, où se joue un scrutin sous tension en vue de l'Assemblée constituante voulue par le président Nicolas Maduro. Ricardo Campos, 30 ans, dirigeant de l'opposition vénézuélienne, a été tué dans des circonstances pour l'heure inconnues lors d'une manifestation contre la Constituante, quelques heures avant le début du vote pour élire les membres de cette assemblée contestée.

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    Plus tôt, José Felix Pineda, avocat de 39 ans et candidat à l'Assemblée constituante, a été assassiné par balle chez lui dans la nuit, selon le Parquet. «Un groupe a fait irruption» chez lui à Ciudad Bolivar (sud-est), «et lui a tiré dessus à plusieurs reprises», indique le Ministère public vénézuélien sur Twitter, sans évoquer d'éventuels motifs.

    Un militaire a par ailleurs été tué par balle et au moins quatre autres membres des forces de l'ordre blessés dimanche par un engin explosif lors d'affrontements avec des manifestants de l'opposition. Protestations, blocages, violences : ce scrutin, qui vise à désigner les 545 membres de l'Assemblée constituante voulue par le président socialiste Nicolas Maduro, se déroule dans un climat de fortes tensions dans un pays au bord de l'effondrement économique. Depuis le mois d'avril des manifestations anti-gouvernementales ont fait plus d'une centaine de morts ainsi que des milliers de blessés.

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    L'opposition, qui boycotte cette élection, a appelé à un rassemblement massif dimanche dans la capitale, ainsi qu'à dresser des barricades dans tout le pays bien que le gouvernement ait menacé de peine allant jusqu'à dix ans de prison ceux qui feraient obstacle au scrutin.

    Nicolas Maduro et sa Constituante ont le soutien des pouvoirs judiciaire et militaire. Mais plus de 80% des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion du pays et 72% son projet, selon l'institut de sondages Datanalisis.