JO Paris 2024, basket : à deux semaines des Jeux, les Bleus tombent sur un os serbe

Au terme d’une affiche de rêve avec les détenteurs des trois plus grands trophées de la NBA, les Bleus ont perdu (67-79) contre une des meilleures équipes de la planète. Cette défaite leur confirme qu’au tournoi olympique, la concurrence sera terrible.

Nikola Jokic contre Victor Wembanyama, un duel en très haute altitude remporté par le MVP Serbe. Johnny Fidelin/Icon Sport
Nikola Jokic contre Victor Wembanyama, un duel en très haute altitude remporté par le MVP Serbe. Johnny Fidelin/Icon Sport

    Pour un fan de la ligue américaine, il y avait du lourd, du très lourd sur le parquet de la LDLC Arena à Décines ce 12 juillet. Les vainqueurs des trois plus importants trophées de l’année. Le MVP, meilleur joueur du monde, ce Nikola Dokic qui sait tout faire, le défenseur de l’année qu’est Rudy Gobert et le rookie de l’année, Victor Wembanyama au destin si prometteur. Les trois réunis sur un même terrain : excusez du peu.

    Pour honorer Tony Parker dont le maillot doit être retiré plus tard dans la soirée, la fédération française avait rêvé d’inviter la Team USA. Mais elle est (beaucoup) trop chère. Mais la Serbie, vice-championne du monde et favorite pour la médaille d’or olympique avec les Avengers américains, ça n’est pas mal non plus. Surtout si on ajoute dans ce collectif à faire peur aux adversaires, un joueur comme Bogdan Bogdanovic. On a hâte de voir cette équipe défier justement les stars américaines dès le 28 juillet dans le Nord.

    Pour défier ces génies du jeu, Vincent Collet a commencé par faire confiance à son 5 Majeur depuis le début de la préparation. Autour des deux tours Gobert et Wembanyama, il a lancé Mathew Strazel, Bilal Coulibaly et Isaïa Cordinier. Peut-être faut-il voir dans ce choix le cinq qui commencera le tournoi dans deux semaines contre le Brésil.

    Fidèle aussi à ses principes, Collet a fait tourner au bout de 10 minutes. C’est encore le temps des tests et le sélectionneur veut voir tout le monde à l’œuvre. Sa deuxième rotation est composée de Franck Ntilikina, Evan Fournier, Nicolas Batum, Mathias Lessort et Guerschon Yabusele. Elle tient aussi la route. Elle permet en tous les cas aux Bleus de rester devant après le premier quart-temps (23-18). Dans le deuxième, on a eu droit au face-à-face attendu : Wemby vs Jokic. Un choc de titans dans lequel le rookie n’a pas lâché un pouce de terrain. Il a même commencé par prendre un petit avantage logique : Jokic n’a pas repris ses marques avec le jeu FIBA sur un terrain qui doit lui paraître légèrement plus petit, un ballon sans la même adhérence et des arbitres qui ne sifflent pas les mêmes fautes qu’en NBA.



    Mais le bougre serbe apprend vite et sans qu’on le remarque avec ses 17 points à la pause (contre 12 à Wemby), il a permis aux Serbes de prendre une avance significative (32-45). « On affrontait les vice-champions du monde, avec le meilleur joueur du monde. On s’attendait à un match intense. On a eu un sursaut d’orgueil en fin de match, on s’est beaucoup plus battus. On va se remettre les idées en place. Il va falloir voir comment on peut se mettre en place plus facilement. C’est bien que ça nous arrive maintenant » admet Nicolas Batum.

    « Prendre une claque comme ça, ça fait du bien »

    L’avance a fondu en deuxième mi-temps grâce à une défense serrée des Bleus (52-60, 30e). Les deux équipes sont entrées en configuration JO avec contacts, intensité et tout ce qui va avec. À 4 minutes de la fin, l’écart est retombé à -6 (63-69). Wemby en personne a fait faire sa cinquième faute personnelle au MVP Jokic (37e). La LDLC Arena s’est un peu emballée. Mais les Serbes, adroits dans tous les coins du terrain, sont restés devant (67-79). « Il faut qu’on arrive à plus imposer notre jeu des deux côtés du terrain, regrette Rudy Gobert. Je prends cette défaite pour moi car j’ai fait trop de fautes. Nous avons montré des bonnes choses que nous n’avons pas su tenir sur la durée »

    Et maintenant le Canada et l’Australie

    Cette défaite, la deuxième après celle concédée lundi contre l’Allemagne, est une pierre dans le jardin de ceux qui pensent qu’avec la paire de géants Gobert et Wembanyama, une raquette forte comme jamais, la France est déjà assurée d’une médaille olympique. L’école serbe, avec ses joueurs d’une adresse folle et son génial intérieur vient de lui rappeler que la concurrence est redoutable. Avant d’entamer les choses sérieuses, les Bleus vont encore s’en rendre compte à Orléans le 19 juillet contre le Canada et deux jours plus tard contre l’Australie au même endroit. Il faudra bien négocier ces deux matchs pour arriver à Lille avec de la confiance. « Pour la suite, nous n’avons pas le temps d’être inquiets. Prendre une claque comme ça, au final ça fait du bien à condition d’en tirer les bonnes leçons. »