JO Paris 2024, basket : « La compétition, c’est autre chose »… Malgré la prépa ratée, les Bleus veulent y croire

Avant leur match d’ouverture samedi contre le Brésil, les Bleus ont subi contre l’Australie une quatrième défaite en préparation qui inquiète. Ils ont choisi de défier les meilleures équipes du monde pour se jauger. Ils savent maintenant ce qu’ils doivent améliorer.

Les Bleus de Vincent Collet et de ses stars Wembanyama, Gobert et Batum ont perdu quatre matchs sur six en préparation. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport).
Les Bleus de Vincent Collet et de ses stars Wembanyama, Gobert et Batum ont perdu quatre matchs sur six en préparation. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport).

    À la sortie du parquet à Orléans, les Bleus du basket utilisent tous les rouages de la méthode Coué comme Victor Wembanyama. « Nous ne sommes pas prêts, mais on le sera dans six jours. On a fait le choix d’avoir une préparation compliquée, je sais qu’on sera là. Je ne suis pas inquiet », dit le géant français. Quand on arrive sur un tournoi olympique avec dans le sac à dos, le poids de 4 défaites en 6 matchs, il n’y a que les mots qui rassurent. Les faits eux, inquiètent. L’équipe de France va s’installer dans le Nord dès le début de cette semaine avec une jauge de confiance à plat, ou pas loin.

    Durant sa préparation longue de 3 semaines, elle a perdu contre les trois sélections qui ont pris les trois premières places de la Coupe du monde 2023, celle où ils ont pris un méchant coup de pied aux fesses (18e). Les joueurs de Vincent Collet ont pris le podium dans l’ordre pour perdre contre les champions du monde allemands (70-65) puis les vice-champions serbes (79-67) et enfin les médaillés de bronze canadiens (85-73). Pour mettre un point final à ce gros bloc de travail, ils ont aussi perdu d’un point contre les Australiens (83-82) médaillés de bronze à Tokyo en 2021. La dernière victoire remonte déjà à deux semaines à Cologne contre une Allemagne privée de quelques-uns de ses meilleurs joueurs.

    Oui le constat est inquiétant. Malgré les deux meilleurs défenseurs de la NBA dans l’effectif – Rudy Gobert et Victor Wembanyama et tous les espoirs placés dans ce qui est peut-être la meilleure équipe de France de basket de l’histoire, il y a donc, pour le moment et seulement pour le moment, plus fort que nous. « Sur la préparation puisqu’elles nous ont certes battus, elles ont été plus fortes, conteste Vincent Collet. Mais la compétition, c’est autre chose. »

    La conclusion de la remarque est encore plus dure à entendre : si on ajoute encore la Team USA avec toutes ses stars, il y a sur le papier et à 6 jours du match d’ouverture contre le Brésil (samedi, 17h15), au moins 4 équipes qui ont plus de chances de médailles que la France. Pour se faire encore un peu plus peur, ajoutons que la Grèce, l’Australie ou l’Espagne, notre ennemi héréditaire, n’ont rien à nous envier.

    Non, la place sur le podium n’est pas garantie. Elle passera d’abord par un premier tour sans fausse note contre le Brésil, le Japon et l’Allemagne sous peine de tirer un monstre dès les quarts de finale. Et à cette heure, la France ne nous offre aucune assurance de passer tous ces obstacles sans encombre. Bien sûr, on fera le bilan plus tard mais ne pas aller en demi-finale sera considéré comme un échec.

    « Nous cherchons toujours la meilleure alchimie »

    « Je comprends toutes les interrogations, reprend Collet. Cette série ne nous fait pas plaisir et nous aurions préféré nous offrir un ballon d’oxygène de confiance en gagnant ce dernier match. Mais il n’aurait finalement pas changé grand-chose non plus. » Les Bleus argumentent que l’an dernier, ils ont gagné tous leurs matchs de préparation ou presque avant le Mondial et se sont plantés dans les grandes largeurs le moment venu. Ils misent sur l’inverse cette fois.

    Cette préparation est en tout cas une pierre dans le jardin de ceux qui ont pensé qu’avec la seule présence du duo magique Wemby-Gobert, la route vers le podium, voire la médaille d’or, était dégagée. C’est oublier à quel point ce tournoi olympique est relevé, probablement le plus relevé de l’histoire. La concurrence dans ce sport universel pratiqué aux quatre coins de la planète est gigantesque. Il est surtout dominé par une nation qui, lorsqu’elle s’en donne les moyens, écrase tout : les États-Unis. A cause d’un Mondial raté en 2023, la France arrive à Lille avec le 9e rang mondial, « seulement ».

    « Notre match contre l’Australie est moins inquiétant que les précédents même si nous sommes déçus, reprend Collet. Nous avons progressé par rapport au match contre le Canada vendredi. Il y a des choses qui s’améliorent même si tout ne s’améliore pas assez. Nous avons encore trop de moments faibles et nous cherchons toujours la meilleure alchimie avec nos cinq joueurs sur le terrain. On va continuer à bosser pour trouver la constance générale. Nous n’avons pas de certitudes mais ce n’est pas grave. Nous n’aurions pas été forcément plus rassurés si nous avions gagné plus souvent. »

    Il reste 5 jours de boulot au Bleus pour régler les derniers maux. C’est beaucoup et peu à la fois pour que ces Bleus, battus mais loin d’être abattus, continuent à rêver.