« Chaque gouttelette doit être parfaitement éclairée » : illuminer les JO Paris 2024, chantier XXL pour SLX

L’entreprise anglaise se charge de l’installation lumineuse des plus grands sites olympiques français. Elle doit répondre aux exigences bien précises des organisateurs et des diffuseurs.

Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). SLX effectue les derniers tests au Centre aquatique olympique, avant ceux du bassin de la Défense Arena (Hauts-de-Seine). DR
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). SLX effectue les derniers tests au Centre aquatique olympique, avant ceux du bassin de la Défense Arena (Hauts-de-Seine). DR

    Briller. C’est l’objectif ultime des athlètes pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Pour magnifier leurs performances et que le public puisse profiter pleinement du spectacle depuis les tribunes ou devant la télévision, l’éclairage est primordial. C’est le défi qui revient à SLX et ses 65 salariés. Depuis plusieurs mois, l’entreprise anglaise travaille aux installations lumineuses de 22 des 41 sites olympiques de Paris 2024. Une première pour elle.

    Basée à Bristol (Royaume-Uni), la société a remporté l’appel d’offres des Jeux de Paris au début de l’année 2023. Elle partage l’éclairage des sites olympiques avec GL Events, poids lourd du secteur en charge des infrastructures temporaires et des principaux sites olympiques dans Paris intra-muros.

    Dans un entrepôt de Stains (Seine-Saint-Denis), où 3 000 projecteurs sont stockés, Russell Payne, le directeur technique de l’entreprise, vérifie une dernière fois les plans. Révisés une quinzaine de fois, ces documents guident les techniciens dans l’installation des lumières du Centre aquatique olympique ou du Stade de France, de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

    « Chaque centimètre carré du fond du bassin a été analysé »

    Les sports d’eau requièrent une précision particulière, car plusieurs disciplines se succèdent dans un même lieu. Pour l’épreuve du plongeon, le projecteur face à l’athlète doit être éteint afin de ne pas l’éblouir. Il faudra faire évoluer le dispositif pour le water-polo. « L’eau reflète énormément la lumière. On doit à la fois se préoccuper de ne pas perturber les nageurs, de ne pas gêner les spectateurs qui ont payé cher leur billet, mais aussi d’assurer une image télé parfaite », précise Russell Payne.

    SLX travaille avec les équipes de télévision chargées de diffuser les Jeux. Olympic Broadcasting Services (OBS), propriété du comité international olympique (CIO), s’occupe de l’ensemble de la retranscription vidéo et audio. « La règle est simple : lorsqu’un athlète plonge dans le bassin olympique, chaque gouttelette doit être parfaitement éclairée et visible, qu’on regarde sur son téléphone ou sur une télévision en 4K », détaille Alastair Currie, le PDG de SLX.

    Les techniciens de SLX ont navigué sur le bassin à bord d'un canot pneumatique bourré de capteurs pour peaufiner les réglages.
    Les techniciens de SLX ont navigué sur le bassin à bord d'un canot pneumatique bourré de capteurs pour peaufiner les réglages. SLX

    Afin que tout soit conforme dès le 26 juillet, les phases de tests, souvent menées la nuit, sont essentielles. Au Centre aquatique olympique de Saint-Denis, les techniciens ont par exemple utilisé un bateau gonflable rempli de capteurs. « Chaque centimètre carré du fond du bassin a été analysé afin de s’assurer des bons niveaux de lumière à 15 m de profondeur pour les caméras sous-marines », poursuit Alastair Currie.

    SLX doit s’adapter afin de prendre en compte les particularités de chaque discipline. « Le tennis de table, par exemple, est un sport très difficile à gérer. Il faut à tout prix éviter que l’ombre du filet apparaisse sur la table. Les joueurs se renvoient la balle tellement vite qu’ils pourraient confondre son ombre avec celle du filet », décrit Russell Payne.

    Russell Payne, directeur technique de l’entreprise, a la responsabilité de ce chantier de haute précision.
    Russell Payne, directeur technique de l’entreprise, a la responsabilité de ce chantier de haute précision. SLX

    SLX déploie des moyens inédits pour ces Jeux : l’entreprise a déboursé 450 000 euros pour son installation parisienne. À cela s’ajoute plus de 1,2 million d’euros dans l’achat de matériel et le recrutement de personnel. Environ 150 techniciens en free-lance ont été embauchés, dont 50 Français. Près de 60 personnes sont mobilisées rien que pour le Stade de France.

    « Une opportunité exceptionnelle »

    La quasi-totalité des sites olympiques dont s’occupe SLX sont d’ores et déjà opérationnels. Une fois la première phase des Jeux achevée, le 11 août, les équipes auront dix-sept jours pour adapter l’éclairage aux exigences des Paralympiques, du 28 août au 8 septembre. Ensuite, elles resteront plusieurs mois en France pour préparer les futurs projets.

    Avec l’exposition apportée par les JO, l’entreprise va travailler avec de nouveaux clients. « C’est une opportunité incroyable, se réjouit Alastair Currie. Nous espérons aussi éclairer d’autres Jeux partout en Europe. »

    Pour SLX, le rendez-vous de Paris 2024 est énorme. Alastair Currie espère voir le chiffre d’affaires de son entreprise augmenter de 40 %. En 2023, il s’élevait à 13,5 millions d’euros.