Seine-Saint-Denis : un enfant de 4 ans retrouvé mort à Stains, deux personnes en garde à vue
INFO LE PARISIEN. Selon les premières constatations, l’enfant présenterait de nombreuses traces de coups sur le corps et des brûlures dans le dos. Une enquête a été ouverte pour des violences « ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Quand les sapeurs-pompiers interviennent dans une résidence de Stains (Seine-Saint-Denis) peu après minuit dans la nuit de lundi à mardi, il est déjà trop tard. D’après nos informations, ils découvrent un garçon de quatre ans décédé, allongé au sol, dans le salon du domicile familial. Selon les premières constatations, l’enfant présenterait de nombreuses traces de coups sur le corps et des brûlures au dos.
Arrivés sur place quelques minutes plus tard, les policiers notent un discours « louche » des deux adultes présents dans l’appartement : il s’agit du beau-père de la victime, dont le téléphone a servi à contacter le Samu, et de la maman du jeune garçon, prénommé Noah.
Une enquête confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis a été ouverte pour violences sur mineur de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner par le parquet de Bobigny, qui ajoute que les deux personnes, respectivement âgées de 30 ans et de 27 ans, ont été placées en garde à vue. D’après une source policière citée par l’AFP, la mère aurait reconnu auprès des policiers avoir porté des coups sur son fils, pour un « mobile futile ». Des morceaux de manche de balai, une corde à sauter et une ceinture auraient été saisis par les enquêteurs, selon cette même source.
Ces faits dramatiques se sont produits au numéro 32 de la rue Francis-Auffray, dans un quartier pavillonnaire tranquille, situé au bord des voies ferrées, près de la gare RER Pierrefitte-Stains. En ce mardi matin pluvieux, un très grand calme régnait au sein de cette résidence d’un seul étage tout en longueur, gérée par le bailleur Plaine Commune Habitat.
L’enfant était scolarisé en maternelle
Depuis une fenêtre, une femme racontait avoir été surprise de voir les policiers sonner chez elle tôt dans la matinée : « Ils faisaient leur enquête de voisinage : ils nous ont demandé si on avait entendu quelque chose, et si on connaissait la famille, raconte-t-elle. Ça fait bizarre d’apprendre ça, mais on n’a rien entendu cette nuit. Et on ne les connaissait pas » « Ce sont des nouveaux, croyait savoir une autre voisine rencontrée à la sortie du bâtiment. Ils ne sont là que depuis quelques semaines. »
Le maire de Stains Azzedine Taïbi (DVG) se dit « bouleversé » par la terrible nouvelle. « C’est un choc pour toute la ville, réagit l’élu, joint ce mardi après-midi par téléphone. C’est très douloureux de voir disparaître un enfant dans de telles circonstances, après avoir été visiblement victime de graves violences. » Il indique que l’enfant était scolarisé au sein de l’école privée Sainte-Marie, en moyenne section de maternelle, et qu’il était également inscrit au sein du centre de loisirs Jean-Jaurès.
Le maire et son directeur général des services travaillaient, ce mardi après-midi, à la mise en place d’un dispositif de soutien psychologique au sein de cet accueil de loisirs. « Cela a créé beaucoup d’émoi auprès de ceux qui sont déjà au courant et d’autres personnels n’apprendront l’information que demain (NDLR : mercredi) matin », poursuit Azzedine Taïbi, qui se rendra ce mercredi matin à la rencontre des équipes qui ont connu la toute jeune victime.
En juillet dernier, déjà, un drame était survenu dans le même quartier : le corps d’un nouveau-né avait été retrouvé mort et découpé dans un sac à dos dans un pavillon. Sa mère, âgée de 21 ans, avait été interpellée puis internée en hôpital psychiatrique à l’issue de sa garde à vue. Quelques mois plus tôt, en mars 2023 et toujours à Stains, une adolescente de 18 ans avait égorgé son bébé de trois mois dans l’appartement familial. Elle avait également été internée.
