JO Paris 2024 : objet de vives controverses, la nouvelle tour des juges est installée à Teahupoo

La structure en aluminium qui doit accueillir le jury des épreuves de surf lors des Jeux olympiques de Paris 2024 a été installée. Des travaux d’aménagement restent à réaliser, avant qu’elle ne soit testée en mai lors d’une étape du circuit professionnel.

Une étape de World Surf League, le Tahiti Pro, sera organisé du 22 au 31 mai sur la vague de Teahupoo. La nouvelle tour des juges y sera utilisée pour la première fois. Jerome Brouillet/AFP
Une étape de World Surf League, le Tahiti Pro, sera organisé du 22 au 31 mai sur la vague de Teahupoo. La nouvelle tour des juges y sera utilisée pour la première fois. Jerome Brouillet/AFP

    C’est avec quelques jours d’avance et loin de la polémique qu’elle avait suscitée à l’automne dernier que la nouvelle tour des juges est sortie de terre, ou plutôt de mer, face au récif de Teahupoo à Tahiti. Dans moins de cinq mois, le site accueillera les épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris 2024, à quelque 15 000 km du reste des compétitions organisées en métropole.

    Érigée sur ses deux premiers étages dès le 17 mars, selon la chaîne locale Polynésie la 1ère, la structure principale de la tour est aujourd’hui achevée, comme le montrent les images du photographe australien Tim McKenna, habitué des lieux.

    Les équipes et le jury de Paris 2024 seront ainsi installés sur trois niveaux dans cet édifice en aluminium, à une trentaine de mètres de la vague où évolueront notamment les Français Johanne Defay, Vahine Fierro, Joan Duru et Kauli Vaast, officiellement sélectionnés pour l’épreuve depuis ce vendredi 29 mars. L’ancienne structure en bois, qui était utilisé lors du circuit de Coupe du monde de surf à Teahupoo, n’était pas homologuée pour ce niveau de compétition.

    Sur place, les autorités se disent « satisfaites » de la réussite des travaux achevés avec un peu d’avance et qui ont pris en considération les arguments avancés par les défenseurs de la cause environnementale. Début décembre, lors d’essais techniques, une barge prévue pour l’installation de la tour en aluminium redimensionnée avait brisé du corail. Le gouvernement polynésien avait alors dû suspendre les travaux.

    « Tout a été revu à la baisse, explique à la radio locale « Radio 1 » Christian Wang Sang, en charge du dossier au sein du ministère tahitien de la Jeunesse et des Sports. On a composé avec ces nouveaux éléments pour garantir la livraison de la tour à temps. »

    Quatorze impacts sur le corail lors des travaux

    Après de longues semaines de vives contestations de la part d’associations locales de protection de l’environnement, les travaux avaient pu commencer au début du mois de mars. « La supervision du chantier par les équipes qui montent la tour depuis 20 ans, l’ouverture du kiosque information et la concertation locale sur les enjeux environnementaux et héritage ont favorisé le retour à l’apaisement », s’était félicitée à l’époque Barbara Martins Nio, responsable du site de Tahiti pour le Cojo.

    « On a lâché l’affaire », avait de son côté regretté Cindy Otsenasek, présidente de l’association Vai Ara o Teahupoo, la plus mobilisée contre les travaux. Elle estimait avoir fait « tout ce qui était possible dans les limites de la légalité ».

    Pascal Luciani, référent local de Paris 2024 avait assuré qu’il y avait « eu quatorze impacts sur le corail », « pas grand-chose » selon lui. « La nature va toujours reprendre ses droits, même sans bouturage de corail », avait renchéri Moana David, responsable de l’installation de l’ancienne tour en bois depuis des années.

    Si la première phase a été achevée avec une quinzaine de jours d’avance, les travaux ne sont pas encore finis pour autant. « Deux grosses interventions restent au programme. Le câble qui va relier la terre à la tour et l’aménagement de la tour en elle-même, détaille Christian Wang Sang. On parle de cloison, on parle de la salle climatisée pour les serveurs, la pose du mobilier… Et il reste aussi à effectuer la réception de la tour avec les organismes de contrôle. »

    La tour des juges aura l’occasion d’être testée deux mois avant les épreuves olympiques : la vague de Teahupoo accueille du 22 au 31 mai le Tahiti Pro, une étape de World Surf League, le circuit professionnel de surf. Les organisateurs de la compétition devraient, au vu du calendrier, prendre possession des lieux quelques jours avant le début des épreuves comme initialement espéré.