JO Paris 2024 : le surf reste à Tahiti avec une nouvelle tour des juges modifiée

La solution trouvée par Paris 2024 pour tenter de mettre un terme à la grogne des associations environnementales est de réduire en taille et en poids la nouvelle tour des juges afin de limiter la profondeur de forage des fondations.

À Teahupoo, une mobilisation contre le projet de tour des juges a été organisée par l'association Vai Ara o Teahupoo le 15 octobre 2023. Association Vai Ara o Teahupoo
À Teahupoo, une mobilisation contre le projet de tour des juges a été organisée par l'association Vai Ara o Teahupoo le 15 octobre 2023. Association Vai Ara o Teahupoo

    Alors que depuis plusieurs semaines, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 (Cojo) doit composer avec la colère d’associations environnementales qui craignent que l’installation d’une nouvelle tour des juges abîme le lagon, des discussions ont été entamées avec le gouvernement polynésien (maître d’ouvrage) et le Haut-Commissariat (représentant de l’État sur place) afin d’étudier « tous les scénarios d’amélioration possibles du projet ».



    Une solution aurait été trouvée, consistant à apporter des modifications à la nouvelle tour des juges - actuellement en construction à hauteur de 4,4 M€, les modifications n’apporteront pas de dépenses supplémentaires, selon Paris 2024 -, de façon à ne pas avoir à creuser trop en profondeur pour l’installer. La construction d’une nouvelle tour avait été, selon Paris 2024, rendue indispensable du fait que celle, en bois, qui était utilisé lors du circuit de Coupe du monde de surf à Teahupoo, n’était pas homologuée.

    Ce vendredi soir, Paris 2024 a détaillé le nouveau dispositif qui permet une « réduction de la superficie de la nouvelle tour de 50m², afin de revenir à la taille de l’ancienne tour en bois (150m²) ; un allégement de la nouvelle tour (9 tonnes contre 14 tonnes initialement prévues), pour revenir au poids de l’ancienne tour en bois et réduire la charge sur les fondations ; une réduction du nombre de personnes et de matériel sur la tour pendant les Jeux afin de coïncider avec le nombre de personnes présentes pour la World Surf League (25 à 30 personnes contre 40 dans le projet initial) ; l’adoption d’une solution temporaire pour la fourniture de la fibre et de l’électricité, en prévoyant le démontage du câble sublagunaire après les Jeux (le tracé initial de ce câble a été précisément étudié pour cheminer entre les massifs coralliens, sans générer d’impact) ; la suppression du raccordement à l’eau potable et aux eaux usées pour privilégier l’utilisation de toilettes sèches ; l’utilisation de nouvelles fondations, avec un impact plus limité. »

    « La protection de l’environnement et le respect de la sécurité sont des priorités »

    Le travail d’allégement de la tour va, selon les organisateurs, « permettre de réduire la profondeur de forage des fondations ». La méthode de forage a également été modifiée, afin de ne pas abîmer le corail. Par ailleurs, Paris 2024 promet de « renforcer les mesures de contrôle du chantier par les autorités publiques compétentes en matière de respect de l’environnement, les bureaux d’études environnementaux et des représentants des associations ».

    Les parties assurent qu’elles « vont poursuivre le travail jusqu’aux Jeux, dans un esprit de dialogue et de transparence avec les communes concernées, les représentants des associations environnementales, la communauté des surfeurs locaux et les habitants. » Un dialogue qui avait semble-t-il manqué ces derniers mois. Mi-octobre, une manifestation avait réuni plusieurs centaines de personnes, dénonçant l’installation d’une « tour surdimensionnée par rapport à sa fonction », sans « aucune étude d’impact environnemental ».

    Pour trouver une solution, Paris 2024 a étudié de nouvelles pistes, comme la remise aux normes de l’ancienne tour en bois, l’abandon de jugement de la compétition depuis la tour (via des bateaux), renforcement des fondations existantes pour y placer la nouvelle tour. Toutes ont été abandonnées. « Ça a représenté un travail colossal », résume Édouard Donnelly, le directeur des opérations à Paris 2024, qui explique que la volonté « était de rester à tout prix sur le site de Teahupoo et de surfer sur cette vague mythique ». « La protection de l’environnement et le respect de la sécurité sont également des priorités », insiste-t-il. Les travaux vont donc se poursuivre, même si désormais le timing sera serré. Le site devrait être prêt en mai, pour le test event.