INSIDE LA CROISETTE : On a rencontré le génial compositeur Michel Legrand

Le compositeur des Parapluie de Cherbourg s'est confié à Stéphanie, notre insider à Cannes !

INSIDE LA CROISETTE : On a rencontré le génial compositeur Michel Legrand

    En concert privé hier au Mouton Cadet Wine Bar, le grand musicien Michel Legrand, que l'on connaît tous pour les musiques des films Les Parapluies de Cherbourg ou Peau d'Âne, a répondu à nos questions.

    Que représente le Festival de Cannes pour vous ?

    Je ne peux pas dire que je suis à l'origine du Festival de Cannes mais presque ! (rires). Je venais régulièrement à la fin des années 50, on était toute une bande, et moi j'étais le musicien de la Nouvelle Vague. Ici, c'était en famille ! Je conduisais sur la Croisette une très belle voiture américain, cheveux au vent. Vous savez, la Nouvelle Vague pour moi, c'était synonyme d'amitié. On ne faisait pas d'argent à l'époque, on faisait du cinéma !

    Votre plus beau Tapis Rouge, c'était lequel ?

    Le plus important pour moi, c'était les Parapluies de Cherbourg en 1964. Je m'en souviens très bien, j'étais avec Catherine Deneuve, Jacques Demy et toute l'équipe, quelle aventure incroyable. Et puis quand on se promenait sur la Croisette avec Catherine à mon bras, les gens hurlaient ! Dans la grande salle, on a appris que l'on avait la Palme d'Or pour le film avec Jacques Demy, j'étais assis au premier rang. Je voulais aller sur scène avec lui mais il m'a balancé, «Non, non, il n'y a que les metteurs en scène qui reçoivent la Palme d'Or». Quelle pourriture ! J'étais tellement furieux !

    Quelle tonalité a Cannes cette année ?

    J'ai l'impression que le festival nous permet de voir des gens que l'on n'a jamais le temps de voir ailleurs. Par contre, j'ai détesté le film d'hier (ndlr : Les Fantômes d'Ismaël d'Arnaud Desplechin). Je n'aime pas que l'on me prenne pour un imbécile. Je n'ai rien compris à l'histoire et je pense que je ne suis pas le seul.

    Votre rêve Michel Legrand, c'est quoi ?

    J'aimerais vous dire que lorsque je joue, je joue pour moi. Et puis j'adore rencontrer les gens, alors ça me fait plaisir d'être ici. Mon plus grand rêve, je vais vous le confier. C'est d'être propriétaire d'un club de jazz à Paris. Il n'est jamais trop tard, non ?