« Le butin n’a pas été retrouvé » : où sont les 171 téléphones volés dans un Bouygues Télécom de l’Oise ?

    Les voleurs ont tout juste 18 ans et ont comparu ce jeudi pour le braquage du magasin Bouygues Télécom de Venette survenu le dimanche 3 décembre dernier. Les auteurs présumés ont demandé un délai pour préparer leur défense et seront finalement jugés le 11 janvier. Ils ont été placés en détention provisoire.

    Venette, lundi 4 décembre. La boutique Bouygues Télécom de la galerie marchande Carrefour a été braquée dimanche. Les quatre suspects ont été interpellés dans le Val-d'Oise. (LP/Stéphanie Forestier)
    Venette, lundi 4 décembre. La boutique Bouygues Télécom de la galerie marchande Carrefour a été braquée dimanche. Les quatre suspects ont été interpellés dans le Val-d'Oise. (LP/Stéphanie Forestier)

    Parmi les quatre individus interpellés à la suite du braquage commis dimanche dernier sein de la boutique Bouygues Télécom de Venette, seuls deux étaient à la barre du tribunal de Compiègne (Oise), ce jeudi. Les deux autres, mineurs, ont été déférés devant le juge des enfants de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

    Hamza E., qui a eu 18 ans il y a à peine un mois, et Emmanuel Junior M., 18 ans depuis deux mois, ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils seront jugés le 11 janvier prochain et encourent, chacun, 10 ans de prison. Pour éviter un risque de concertation, les juges ont décidé ce jeudi de leur placement en détention provisoire. Avant de quitter le tribunal, ils se sont tous les deux excusés.



    Sans doute pas de quoi satisfaire la gérante de la boutique, située dans la galerie commerciale de Carrefour. Présente à l’audience, elle leur a demandé où étaient les 171 smartphones dérobés sous la menace de bombes lacrymogènes.

    « Vous avez volé un outil de travail, leur a-t-elle lancé. On a besoin de récupérer notre stock pour travailler. » Car sur l’ensemble des trois sacs remplis de téléphones portables, seuls quatre appareils ont été retrouvés : un sur chaque jeune. Les deux prévenus se regardent et jurent qu’ils ne savent pas où ils sont. « Désolé, on ne peut pas savoir… », lâche Emmanuel Junior M. A la suite de l’interpellation des braqueurs présumés dans le Val-d’Oise, les téléphones auraient été récupérés en chemin, en Seine-Saint-Denis, par d’autres individus.

    « Je ne savais pas que j’allais là pour un braquage »

    « Le butin n’a pas été retrouvé, précise le substitut du procureur. Ils disent avoir obéi pour éponger une dette que je soupçonne liée à un trafic de stupéfiants. Un certain Ali revient toujours dans la procédure. » Pour Me Anthony Alexandre, qui représente Emmanuel Junior M., « ce ne sont que des gamins qui se sont fait manipuler par un grand qui a donné des ordres ». « On a appelé mon client pour lui dire de faire chauffeur, poursuit l’avocat. Il ne connaissait pas l’objectif de cette expédition. Le téléphone qu’on a retrouvé sur lui était sa rémunération. » Ce que confirme le jeune majeur : « Je ne savais pas que j’allais là pour un braquage. »

    Les deux copains sont déjà connus de la justice. Hamza E. a eu une mise à l’épreuve éducative pour un trafic de stupéfiants en juillet 2023 et une alternative aux poursuites en octobre 2023, toujours dans le cadre d’un trafic de drogues. Il est également mis en cause dans un dossier de 2021 pour vol, viol et agression sexuelle sur mineur. Il n’a plus de contact avec ses parents depuis 6 ans et vit dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance en Essonne.

    Son acolyte, lui, vit chez sa mère à Bondy (Seine-Saint-Denis). Elle le décrit comme étant influençable. Début juin, il a passé le concours d’aide-soignant mais n’a pas pu concrétiser sa formation, faute d’avoir trouvé un Ehpad pouvant l’accueillir en alternance. Lui, a déjà deux mentions à son casier judiciaire pour un trafic de stupéfiants en octobre 2022. Il a également fait un mois de prison à Fleury-Mérogis pour vol avec violences. Suspecté d’avoir participé à un trafic de drogues en mars 2023, il n’a pas encore été jugé.