Entre génie et folie, des lettres inédites de la peintre Séraphine de Senlis enfin publiées

L’artiste senlisienne Séraphine Louis s’était jetée à corps perdu dans l’écriture après avoir été internée à l’hôpital psychiatrique de Clermont (Oise). Ces lettres «pour survivre», jamais envoyées, viennent d’être publiées pour la première fois dans un livre consacré à la peintre, décédée en 1942..

L'artiste  a été internée en 1932 dans l'asile de Clermont (Oise). Elle est morte dix ans plus tard, laissant de nombreux écrits derrière elle.
L'artiste a été internée en 1932 dans l'asile de Clermont (Oise). Elle est morte dix ans plus tard, laissant de nombreux écrits derrière elle.

    « Une épidémie de fièvre aphteuse s’est déclarée au hameau de Saint-Claude. C’est dû à la malpropreté de l’étable et le manque d’air, d’aération et que les animaux sont privés de boire que leur sang souffre et peut-être une nourriture malsaine… ! Divers… Quand l’eau est trop froide, les vaches n’aiment pas boire, il est utile d’y ajouter de l’eau chaude mais propre et que les vaches seront mieux portantes et donneront beaucoup de lait d’être d’ésoiffées. » Ces quelques lignes, dont l’orthographe a été rectifiée, sont extraites d’une missive signée « S. Louis-Maillard… Sans rivale », plus connue sous le prénom de Séraphine.

    Internée à l’hôpital psychiatrique de Clermont (Oise) en 1932, pour « psychose chronique avec idées de grandeur, hallucinations auditives, idées délirantes avec appoint mystique », l’artiste que l’on surnomme Séraphine de Senlis arrête de peindre, brutalement. « Elle ne pouvait pas imaginer de faire de la peinture dans cet endroit si laid », avance Françoise Cloarec, qui lui a consacré une biographie en 2008.