Les gérants du chenil remis en liberté

 Les gérants du chenil remis en liberté

    Le couple de gérants de l'élevage du Domaine de l'Ecafaut situé à Tracy-le-Mont ainsi que le vétérinaire qui travaillait pour eux ont été remis en liberté hier. Ils avaient été interpellés mardi lors de la livraison de chiots en provenance de Hollande. Des chiens de race originaires de l'Est qui ont immédiatement été remis à la SPA (Société protectrice des animaux). Quarante-neuf chiots ont ainsi été saisis. Le chauffeur du camion a pu rejoindre la Hollande dès mercredi à l'issue de sa garde à vue. Le couple de gérants et le vétérinaire, qui exerce dans la région, sont soupçonnés d'avoir menti sur l'âge des animaux afin de les revendre plus rapidement. En France, la législation autorise la vente d'un chien dès l'âge de 8 à 10 semaines. Un délai porté à 15 semaines pour les chiots d'importation, pratique tout à fait légale par ailleurs. « Nous estimons l'âge des chiots saisis entre 6 et 10 semaines. Des analyses toxicologiques et morphologiques plus poussées seront réalisées », indique Ulrika Delaunay-Weiss, procureur de la République de Compiègne. L'élevage était dans le collimateur de la SPA (lire ci-dessous) et des gendarmes depuis un an environ à la suite d'une série de plaintes de propriétaires alertés par le comportement de leur chien. « Un sevrage trop rapide comme cela semble être le cas peut être à l'origine de troubles du comportement », selon un enquêteur. Plus grave, le vaccin contre la rage peut se révéler inopérant sur un chiot trop jeune ».

    Menaces de poursuites pour escroquerie

    « Cela fait courir des risques en matière de santé publique », ajoute la procureure de la République. Le couple et le vétérinaire sont sous la menace de poursuites pour « escroquerie, pratiques commerciales trompeuses, usage de faux ou échange d'animaux intracommunautaire non conforme » au terme des résultats définitifs de l'enquête qui va se poursuivre. Joint au téléphone hier après-midi, Jean-Pierre Louis, 54 ans, gérant de l'élevage ouvert en 2007, réfute les accusations de trafic d'animaux. « Seulement 11 chiots m'étaient destinés. Nous ne sommes pas des trafiquants et nous ne maltraitons pas nos chiens comme on veut le faire croire. Il est vrai que nous ne sommes jamais sûrs de l'âge exact des chiots mais il n'y a pas de volonté de mensonge. Par ailleurs, nous avons toujours informé les acheteurs de la provenance des chiots. Mais pour moi, c'est sûr, les animaux d'importation, c'est termin?, affirme le gérant.