« Les voyageurs sont prêts à payer plus »

Vous promettez 700 trains neufs ou rénovés d'ici à 2021. Pourquoi est-ce si important ?
VALÉRIE PÉCRESSE. La situation est dramatique. Sur les RER et Transilien, la moyenne d'âge des trains est de 26 ans. Ils sont sales, vétustes, inadaptés à la fréquentation actuelle. Ils n'ont pas le haut débit et ne sont pas vidéoprotégés. Nous voulons transformer un voyage, souvent subi et source de stress, en du temps utile. Et un train neuf, c'est plus de confort et de places, mais aussi moins de pannes, et donc plus de ponctualité.

Pour mettre en oeuvre ce programme, qu'attendez-vous de la RATP et de la SNCF ?
Qu'ils s'associent à notre stratégie en nous apportant leur expertise, mais aussi qu'ils arrêtent de faire cavalier seul ! Nous voulons, par exemple, automatiser les RER B et D pour augmenter leur cadence. Mais chaque opérateur a son propre système d'automatisation et ils nous assurent qu'ils ne sont pas compatibles ! On ne veut plus entendre ce genre de discours !

Un programme aussi ambitieux n'implique-t-il pas une nécessaire participation des usagers à son financement ?
Si c'est pour améliorer la qualité de service, augmenter le tarif du passe Navigo n'est pas un tabou. Mais, ne posons pas le problème à l'envers : l'urgence, c'est d'expliquer comment on va faire d'abord, et à quelle échéance. Les usagers en ont surtout marre de l'opacité du système. Ils sont prêts à payer plus pour que ça marche mieux et si on leur explique pourquoi.